Par Mariane Sawan, maman, doctorante en Science technologie et société (UQAM) et stratège web

 

Dans un monde numérique idéal, pratiques rimeraient avec éthique et avec respect des valeurs humaines et liberté d’expression. Hélas, Internet témoigne d’une hostilité accrue, due entre autres à des actions perverses et à des événements extrémistes. Une rupture culturelle et humaine risque de fissurer nos sociétés multiculturelles et multiethniques. Certains partages d’opinions et de pratiques en ligne enveniment la tranquillité de nos jeunes, puis tuent l’éthique et la confidentialité.

Plusieurs enjeux d’actualité attirent notre attention : mal compréhension de la liberté d’expression en ligne, hyper-cyberactivité, cyber-ignorance ou cyber-nonchalence et conséquemment cyber-intimidation.

Mais pourquoi nos jeunes vont-ils en ligne ? Il est nécessaire de comprendre leurs motivations :
attirés par la socialisation et les captivants clavardages et graphiques, nos jeunes trouvent une interactivité rapide et attachante, puis une motivation affective. N’est-il pas normal que le jeune veuille s’attirer une attention, acquérir un sentiment d’appartenance, se faire aimer, désirer; or ces comportements sont amplifiés par les médias sociaux qui offrent une ouverture large, une autonomie et une flexibilité, sous l’égide de l’omniprésence des outils intelligents jumelés aux Wi-Fi, nos jeunes embarquent alors dans cette galère et à y ramer sans défense.

Deux types de risques sont repérés :

1. Ceux liés à l’usage de nos enfants.
La cyber-hyperactivité et la dépendance aux appareils intelligents entraînent une perte de temps, la mauvaise gestion du multitâche, une déconcentration et l’accès à de fausses informations en ligne. De même, un effet indirect est l’inactivité physique et l’obésité juvénile. On peut aussi citer les usages irresponsables, irrespectueux, non surveillés ou inconscients, la divulgation d’informations personnelles ou confidentielles (numéro de téléphone, compte bancaire, adresse électronique ou adresse physique, école, date de naissance…et le pire : mot de passe!). Quant au partage intime et démesuré d’aspects « privé », nous décelons une mauvaise perception de la « liberté d’expression » ou de l’« intimité ». Aussi, les jeunes refoulent certains sentiments et sont parfois amenés à devenir des intimidateurs potentiels! Le partage de nouvelles, d’opinions d’aspects religieux, fanatique,
politique ou commercial et d’anecdotes confidentielles, sans consentement préalable de la personne concernée, entraînerait intimidation, pressions psychologiques, culturelles ou sociales et menaces sérieuses. Et attention au partage-possession de photos de mineurs nus : rien ne s’efface, rien ne se perd, tout se copie et se partage en un clin d’œil, sans oublier le risque de poursuite par la loi!

2. Ceux liés au comportement d’autrui : les profils
anonymes ou mensongers cachent des prédateurs potentiels, il ne faut jamais se fier à des gens que l’on ne connaît pas personnellement. Mais un intimidateur peut aussi être un de nos « amis »!

Que faire? Mes conseils

  • en 4R : Respect de la Race, de la Religion et des
    Relations privées.
  • en 10 P pour se protéger (Parents) : Prioriser les activités scolaires; Parler; Poser des questions aux jeunes et ne pas Pousser à « sortir », faire du sport, communiquer face à face; ne pas se Publiciser, différencier privé et public, malgré la popularité des contenus (Youtube et téléréalités); se Protéger techniquement (logiciels spéciaux et se méfier des Wi-Fi publics); lire les récentes études Professionnelles sur le sujet; attention au Plagiat et aux fausses infos et finalement Planifier : mettre sur pied un plan-entente pour les activités en ligne avec son ado.

Liens pertinents :

À écouter aussi les ondes de la CKVL 100-1FM et en podcasts https://soundcloud.com/ckvlfm/sets/familleduc