Par Geneviève Nadeau, co-fondatrice de Women In Mind

 

Combien de fois par année saluez-vous quelqu’un à l’épicerie ? Avez-vous déjà osé demander de l’aide à un ou une voisine ? Vos propres réponses à ces questions sont probablement représentatives de l’état du voisinage au Québec.

Avec l’apparition des banlieues, des téléviseurs,  de la quantité phénoménale de voitures, combinée à la désertion des églises et l’entrée massive des femmes sur le marché du travail, la culture urbaine, l’identité des quartiers et la manière de socialiser ont profondément changé. On déserte l’épicerie du coin pour les grandes surfaces et les soirées sur le perron pour celles sur le sofa devant la télé. On recherche un maximum de confort chez soi.

Un effet malheureux de cette modernité fut la diminution des occasions de socialiser. « Les sociabilités forment une part importante de l’expérience du quartier et plus globalement de toute culture urbaine. La famille et le voisinage occupent une place importante dans ces sociabilités. »  Mais avec 2 mamans sur 3 habitant loin de leur famille, il ne reste que les amies et le voisi-nage! Il n’est donc pas étonnant que 53 % des mamans se sentent « seules et isolées » , parce que qui a le temps de voisiner ?

Personnellement, j’ai vécu cet isolement quand je me suis installée dans un nouveau quartier pour fonder ma famille. La sédentarisation qui vient avec les enfants m’a frappée de plein fouet et pour la première fois, j’ai compris que mon bonheur allait dépendre de ma capacité à m’intégrer dans ma nouvelle ville. J’avais besoin d’aide, j’avais besoin de parler, j’avais besoin d’activités plaisantes à proximité. Je suis alors tombée sur un regroupement virtuel de femmes du quartier sur une plateforme sociale connue. Du jour au lendemain, j’étais au courant de tout ce qui se passait autour de moi. Les informations échangées m’ont aidée à découvrir et à apprécier ma nouvelle ville en plus de me donner envie de m’intéresser aux enjeux locaux discutés.

Mais le plus fascinant de cette cybercommunauté était l’entraide qui s’y véhiculait de manière quotidienne. Il suffisait de publier une question pour que dix filles nous viennent en aide spontanément. Selon Dale Gilbert, les « discussions, les activités et l’entraide ponctuent et
facilitent la vie quotidienne ». C’est exactement ce que je retrouvais enfin. Ce groupe me facilitait la vie et je me sentais supportée, tout simplement! Quel phénomène extraordinaire!

Trois mois plus tard, mes cofondatrices Anna Goodson, Rowena Roy et moi, écrivions les premières lignes du plan d’affaire de Women In Mind, un réseau social destiné exclusivement aux femmes pour qu’elles se connectent à leur quartier. La mission que l’on s’est donnée est d’enrichir la vie des femmes et celle de leur quartier, parce que ces deux concepts sont intimement liés.

L’univers social local, qui constitue une des grandes richesses de la communauté, repose sur diverses facettes : les relations familiales, les relations de voisinage, les relations avec les commerçants, les relations vécues dans les lieux et espaces de loisir, les relations d’amitié et les relations d’entraide. Women In Mind focalise sur ces diverses relations en connectant les femmes du quartier, mais également en offrant une vitrine unique aux commerçants locaux et en promouvant les rencontres populaires.

La plateforme Beta est lancée, les quartiers s’ouvrent un à la fois en fonction des demandes et toujours plus de femmes se connectent, se rencontrent et s’entraident quotidiennement. L’idée a même fait Time Square en décembre dernier!

Venez rejoindre vos voisines sur www.womeninmind.com, ou faites la demande si votre quartier n’y est pas encore. Aidez-nous à ramener dans votre quartier l’esprit de communauté.  

Pour plus d’informations :

www.womeninmind.com