Par Kathleen Neault, directrice générale du Centre québécois de ressources en petite enfance (CQRPE)

 

Je me souviens de ce désir ardent de devenir parent avec ce rêve de partager mon amour, mon expérience et le cas échéant, ma sagesse avec les enfants que j’aurais. Bien qu’un parcours hors du commun et des défis importants m’aient amenée à devenir maman, je suis heureuse de jouer ce rôle aujourd’hui malgré des difficultés et défis importants et souvent épuisants. On dit bien « jouer le rôle », voilà où l’on oublie de mettre l’accent. Tout est trop sérieux, on doit apprendre, avancer, réaliser, acquérir, on ne se permet plus de « jouer ». Pourtant, c’est bien dans le jeu que l’enfant apprend.
 
Cette image de l’enfant parfait qui nous accable, c’est quoi ? Et la maman parfaite… qu’advient-il quand la fatigue, les obligations, les inquiétudes et l’impuissance prennent place au premier rang ? Malgré mon idéalisme de maman, je suis convaincue que je fais la différence dans la vie de mes enfants. Maman de deux enfants au développement atypique, j’ai passé plusieurs années à fabriquer des outils, mettre en place des stratégies pour favoriser la routine, les transitions et l’adaptation. J’ose croire que je contribue à leur développement et que chaque effort laisse une empreinte. Peut-être pas toujours celle que j’aurais escompté, l’important c’est de prendre des actions, de bonifier, de corriger, de s’améliorer en toute humilité dans notre rôle de parents.
 
Pour ce faire, il faut avoir le courage de reconnaître que l’adversité peut nous permettre de devenir meilleurs, mais aussi d’aller chercher les outils nécessaires pour continuer notre engagement. Même avec tout l’amour de notre cœur, quelquefois il est essentiel d’avoir recours à des professionnels, des parents plus expérimentés que nous, ainsi qu’à des outils. Parmi ces démarches, il y a de la formation, des conférences et des groupes de soutien qui nous aident à nous ressourcer et à reprendre confiance en nous-mêmes. Il faut faire confiance à nos intuitions, car beaucoup d’outils sont à l’intérieur de nous, mais un petit coup de pouce est nécessaire à l’occasion. Trop souvent, c’est la technologie qui remplace le parent. Je suis persuadée que ce que nous mettons en place à la petite enfance saura préparer ces futurs adultes qui pourront à leur tour devenir de bons parents! Il ne s’agit pas seulement d’assurer l’acquisition de la propreté et des habiletés sociales, mais aussi de savoir reconnaître que certains enfants ne se développent pas avec le mode d’emploi usuel. Participer à des conférences permet de briser l’isolement et de bonifier nos interventions de parents et d’éducateurs.  


Les services de garde, qu’ils soient en milieu familial, garderie ou CPE sont souvent administrés par des parents. Les éducateurs et les éducatrices sont fréquemment aussi parent.  La formation continue leur permet de mieux adapter leurs interventions auprès des tout-petits et ainsi assurer un meilleur service.

 

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