Par Bruno Dion, FROHCQ

 

Les personnes aînées occupent actuellement 46 % des logements communautaires gérés par des OBNL d’habitation. Et parmi elles, 56 % des logements sont habités par des personnes de plus de 76 ans.

C’est dire que le logement communautaire est une réponse bien adaptée aux besoins des personnes aînées. Cette réalité est encore plus forte dans les zones rurales, là où les entreprises immobilières ne veulent pas aller. Les projets de logement communautaire sont issus du milieu, animés par le milieu et offrent un cadre de vie harmonieux et sécuritaire. Ils constituent aussi un moyen offert à tous les locataires de participer bénévolement à leur milieu.

Ainsi, les personnes aînées sont des animatrices de leur milieu en participant aux conseils d’administration de leur résidence, en siégeant sur les comités de sélection, en organisant des activités dans leur résidence… Si le milieu de l’habitation communautaire est si diversifié et si inclusif, c’est aussi par le biais de ces milliers d’aînés qui la font vibrer.

Bien entendu, le vieillissement général de la population touche aussi les locataires aînés et la mise en place du soutien communautaire, au début des années 2000, a été un grand progrès. Il a permis de mieux articuler les besoins des personnes aînées dans leur bâtiment avec le besoin de soins et de services sociaux de proximité. Il faut cependant rester vigilants pour que le soutien communautaire ne perde pas sa mission en se transformant petit à petit en service de sous-traitance du réseau de la santé et des services sociaux.

Comme le rappelait la Fédération de Montréal (FOHM) « au nom de la bienveillance et de la protection, les personnes ainées ont l’impression qu’elles constituent un bloc monolithique où on ne voit que les incapacités et les vulnérabilités. » C’est pourquoi les personnes aînées ont été les premières à dénoncer les mesures mur à mur imposées sans concertation dans les résidences et qui, au final, transformaient des personnes autonomes et adultes en grands enfants à protéger. Or, les logements communautaires ne sont pas des CHSLD, ni des ressources intermédiaires. Ce sont des espaces de vie qui respectent la dignité de leurs locataires et qui fonctionnent beaucoup sur des mécanismes d’entraide, permettant de briser la spirale de l’isolement.

Les logements communautaires sont aussi des espaces pour des personnes à faible revenu. Le crédit d’impôt pour maintien à domicile doit donc être revu pour être mieux et remplacé par un taux variable et dégressif qui prendra mieux en compte les situations les plus fragiles.

Ce souci d’entraide et de justice sociale qui habite notre mouvement doit aussi nous permettre d’innover en développant davantage, dans l’avenir, des projets intergénérationnels et en améliorant les parcours résidentiels des aînés en perte d’autonomie.  

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