Par Marie-Anne Dayé, Éditions Midi trente

DÉvidemment, les enfants savent qu’ils ont un cerveau, ce drôle d’organe de couleur rosée, plissé et un peu ratatiné. Mais savent-ils à quoi il sert réellement ? Les différentes composantes du cerveau ont chacune leurs fonctions : le cortex cérébral aide à penser et à parler, le cervelet est responsable de la coordination des mouvements et de l’équilibre, le cortex préfrontal contribue à la prise de décisions, l’hippocampe range les souvenirs, l’amygdale contrôle les émotions, et les neurones transmettent des messages aux muscles pour leur dire quoi faire. Il n’y a pas de cachette ici : le cerveau, c’est le centre de contrôle de notre corps, c’est le chef. Il voit tout et est responsable de tout. Vraiment tout !

Certaines études ont montré que parler du fonctionnement cérébral aux enfants et leur mentionner que le cerveau peut se transformer et s’améliorer à condition de faire des efforts et d’utiliser les bonnes stratégies peut les aider à apprendre. Ainsi, lorsqu’on leur enseigne dès le primaire que leur cerveau est comme un élastique qui s’étire, ou un muscle qu’il faut entraîner, il devient plus facile pour eux de comprendre la notion de persévérance. Votre enfant a essayé le soccer, mais est déçu de sa piètre performance ? Vous pouvez lui enseigner qu’avec de l’entraînement, il renforce les muscles de ses jambes et de ses pieds, il apprend à mieux coordonner ses mouvements et peut courir plus vite plus longtemps. S’il frappe le ballon au mauvais endroit, son cerveau s’en souviendra et lui enverra un message afin d’éviter que cette erreur se reproduise.

La prise de risques contribue également au développement du cerveau. Par exemple, l’enfant qui craint de plonger dans l’eau pour la première fois, de faire de la bicyclette, de parler en public, et qui finit par surmonter ses craintes, renforce son amygdale, la partie qui contrôle les émotions. La fois suivante, l’enfant se sentira plus courageux.

Renforcer son estime de soi
Tenter de nouvelles expériences et y mettre les efforts nécessaires est une chose, tolérer l’échec en est une autre. En modifiant la perspective de l’apprentissage chez les enfants, on les aide à voir les erreurs et les échecs comme une manière d’entraîner leur cerveau et de développer leur intelligence. Les apprentissages laissent une trace physique dans le cerveau, ce que l’on appelle la plasticité cérébrale. Cela permet de remodeler le cerveau en permanence selon les apprentissages. À ce propos, une équipe de chercheurs européens a constaté que certaines régions du cerveau chez de jeunes adultes présentaient des modifications structurelles importantes après trois mois d’apprentissage à la jonglerie, et que ces modifications disparaissaient quelques semaines après cette activité. Voilà pourquoi les artistes s’entraînent tous les jours pour s’améliorer !

En ayant une bonne connaissance du fonctionnement de leur cerveau, les enfants abordent les erreurs de manière plus positive, car ils savent que leur cerveau est « élastique » et qu’il leur permet d’acquérir de nouvelles compétences en travaillant. Ils auraient donc une meilleure conscience réflexive, seraient plus motivés à persévérer pour atteindre leur objectif et par le fait même, pourraient renforcer leur estime de soi. Le cerveau est en constante mutation et se transforme durant toute la vie. Il faut en prendre soin et le maintenir en action !  

Référence
Ton fantastique cerveau élastique, JoAnn Deak, Ph. D. (album de vulgarisation coloré pour les enfants de 6 ans et plus)

Disponible en librairie ou sur le site Web de l’éditeur : www.miditrente.ca

Éditions Midi trente
Miditrente.ca
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