Par Marlène Asselin et Nicole Fortier, intervenantes à Éducation Coup-de-Fil

Apprendre à tolérer les frustrations et les différences
Pour certains enfants, jouer calmement avec les autres est tout à fait naturel. D’autres enfants ont plus de difficulté à partager ou à jouer sans bousculer. Ce n’est pas parce que « partager, c’est bien » qu’un enfant de deux ans prêtera automatiquement ses jouets. De même, un enfant de cinq ans peut croire que bousculer les autres pour avoir ce qu’il veut est plus efficace. C’est à cet âge que les enfants observent que certains amis sont différents d’eux (obésité, couleur de peau, handicap physique, etc.) et leur réaction spontanée est bien souvent le rejet ou la moquerie. Il est important de les éduquer dans le respect de toute différence.

Décrivez brièvement et intervenez
Certains enfants se trouvent souvent dans des situations de confrontation. Ils ont de la diffi culté à entrer en rapport avec les autres enfants sans se bagarrer. Quelle que soit la raison, lorsque les comportements agressifs se produisent, il faut intervenir. Aidez votre enfant à mettre des mots sur ce qui est vécu : « Éliane, ça ne doit pas être plaisant de se faire prendre son ballon, mais tu ne peux pas frapper ton amie », ou tout simplement : « Cédric, tu ne bouscules pas. Tu attends ton tour. » Avec les mots que vous utilisez pour décrire ce qui se passe, vous aiderez votre enfant à faire, à la longue, la différence entre la frustration tout à fait normale et le geste d’impulsivité. Le but est d’amener les enfants à surmonter une frustration passagère et à vivre leurs sentiments négatifs sans utiliser de mots ou de gestes agressants.

Soyez des observateurs
Apprenez à connaître et à reconnaître les signes avantcoureurs. Observez les circonstances dans lesquelles les comportements agressifs se produisent. Cédric a tendance à bousculer les autres quand il y a beaucoup de bruit et d’activités autour de lui ? Essayez de créer un climat moins bruyant et dirigez-le au début de l’activité.

Un enfant présente une certaine différence telle un surpoids, cette différence peut susciter des réactions agressives ou violentes chez les enfants, comme pousser, rejeter ou agresser verbalement. Amélie dit à Sarah qu’elle ne veut pas jouer avec elle car elle est grosse ? Faites-lui remarquer que ces mots font de la peine à Sarah et encouragez-la à jouer avec elle pour mieux connaître cette nouvelle amie. Par vos gestes et vos façons d’intervenir, vous devenez des modèles pour les enfants, ils apprendront à accueillir toute différence positivement.

Certains enfants agissent agressivement pour attirer l’attention sur eux. N’attendez pas qu’ils soient agressifs pour leur accorder de l’attention. Faites-le aussi durant les moments où ils sont calmes. Sans trop en mettre, intéressez-vous à ce qu’ils font, encouragez-les et félicitez-les, en soulignant le comportement positif; « C’est très patient de ta part, Cédric, d’attendre ton tour ». Par cette façon de faire, vous apprendrez petit à petit à votre enfant comment obtenir l’attention d’une façon acceptable.

Encouragez-les à trouver des solutions
Quand les enfants sont assez grands, vers cinq ans, on peut les aider à trouver des solutions pacifi ques aux conflits. Si Amélie fait de la peine à son amie par ses paroles, demandez-lui s’il y a une autre façon de parler aux amies. Cédric et Lucas ne veulent pas qu’un ami « différent » joue avec eux ? Que peuvent-ils faire d’autre, comment se sent cet ami qui est exclu ? Encouragez votre enfant à trouver lui-même les solutions et félicitezle quand il réussit; l’effet secondaire est d’augmenter la créativité et l’autonomie.

Ils n’y parviennent pas encore ?
Ne vous découragez pas. Revenez à l’étape antérieure; décrivez brièvement et intervenez. Demeurez cohérents et affirmatifs dans vos interventions. Il est normal que vous ayez à répéter plusieurs fois avant que le comportement désiré soit acquis. Et, même lorsque ce comportement semblera acquis, pensez qu’il peut y avoir des rechutes. Rappelez alors simplement les consignes à votre enfant.

Ça ne règle pas le problème ? Vous avez besoin d’en parler ?

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