Par Alexandra, maman de Lorie 6 ans, Antoine 4 ans, Éliane 2 ans et Logan 8 mois

Ma tribu et moi sommes vraiment des personnes au grand cœur. Nous aimons les gens, nous aimons aider, nous aimons nous impliquer dans la communauté. Mon mari et moi tentons d’enseigner l’amour, la tolérance et l’inclusion à nos enfants; aimer tout le monde avec leur histoire et comme ils sont.

Au début de notre vie de famille, je cherchais des activités communautaires à faire avec ma toute petite, juste pour rencontrer plein de gens qui viennent de plein de milieux différents. J’aime tellement les écouter me parler d’eux et de leur vécu ! En même temps, quand on est maman à la maison, ça aide à briser l’isolement et on ne sait jamais quels liens on peut créer grâce à ces activités. Cuisine collective, levée de fonds, banque alimentaire, voyage missionnaire, name it ! Là où notre cœur et notre générosité nous menaient, nous y allions.

Puis un jour est arrivé un petit être tellement extraordinaire dans nos vies : mon fils. Il est tellement incroyable cet enfant, mais son autisme sévère lui fait rencontrer des défis au quotidien, et l’un de ces défis est l’exclusion sociale. Du coup, c’est devenu compliqué de nous impliquer dans des causes, et pas parce que nous n’en avions pas envie. Je me suis rendue bien vite compte que la différence dérange, que la différence rend mal à l’aise. Des excuses pour nous refuser à toutes sortes d’activités, nous en avons entendues une puis une autre : « nous ne sommes pas adaptés pour lui », « c’est compliqué », bla bla bla. La meilleure, c’est que souvent, on essaie de décider pour nous ce que nous sommes capables ou pas de faire : « Hey, ça va être bien trop ‘’tof’’ pour vous, vous allez être fatigués, ça va vous demander bien trop d’organisation ! ».

L’affaire est que si on nous donnait la chance, si on prenait le temps de nous écouter, de s’assoir avec nous, les gens verraient que ce n’est pas si pire. Ben oui, ça se peut qu’au début, nous ayons besoin de nous adapter un peu puis que ça génère des crises, mais nous sommes rendus pas mal bons pour dédramatiser ce genre de situations. Une fois un endroit et une routine apprivoisés, tout va bien ! Une autre chose que les gens ne réalisent pas, c’est que quand mon garçon se sent accepté, quand il sent qu’on s’adapte à lui, il leur sera tellement loyal et reconnaissant. Ils vont bénéficier d’un futur adulte engagé et tellement dévoué.

Les personnes avec des particularités sont attachantes et elles ont vraiment beaucoup à apporter à notre société. Les inclure ne sera que bénéfique. Et comment voulez-vous que j’apprenne la tolérance et l’inclusion à mon fils quand lui-même n’a pas droit à cette courtoisie ? Si vous avez un enfant en parfaite santé et qui se développe normalement, je vous en supplie, apprenez-lui que la différence, c’est beau; laissez-le entrer en contact avec ces gens et laissez-le poser ses questions. Vous savez, des questions délicates, nous y sommes habitués et nous aimons ça parce que ça nous permet de sensibiliser.

En terminant, j’ai envie de vous dire ceci : nous avons vraiment envie de nous impliquer en famille et vous voulez des gens extraordinaires comme nous dans vos vies. Malheureusement, trop souvent, nous choisissons de rester chez nous, car nous sommes fatigués de vivre le rejet de notre société. Je rêve du jour où je vivrai dans un Québec tolérant et inclusif, et le changement commence avec la personne que vous voyez dans le miroir.