Par Denise Normand-Guérette, orthopédagogue, professeure associée au Département d’éducation et formation spécialisées de l’UQAM, rédactrice en chef de Psychologie préventive 

 

Les parents sont aux premières loges pour observer comment l’enfant se comporte par rapport à la nouveauté. A-t-il tendance à être curieux, inquiet, anxieux? Quel rôle les parents peuvent-ils jouer pour aider leur enfant à prévenir une escalade de l’insécurité et stimuler sa curiosité?

Un élément important est de comprendre que tout être humain vit de l’insécurité par rapport à ce qui est inconnu. Cette insécurité est naturelle et a été vécue pour la première fois par chacun lors du choc de la naissance. Elle constitue un mécanisme de survie, car elle permet à l’enfant d’être prudent à l’égard de ce qui est nouveau pour lui. On peut lui expliquer ce qu’est l’insécurité en lui racontant une histoire. Le livre À la découverte d’Insécurité et de Volonté de puissance est un outil de référence qui peut être utilisé par les parents, éducatrices et éducateurs.

Comportement à adopter par l’adulte

Lorsque l’enfant manifeste son insécurité, l’adulte peut adopter différents comportements. Il peut agir à la place de l’enfant ou lui apporter beaucoup d’aide afin que le petit ressente moins d’insécurité. C’est une forme de protectionqui n’aide pas l’enfant à comprendre son insécurité et à savoir comment agir. L’adulte peut aussi lui apporter son soutien en lui disant, par exemple : « C’est la première fois que tu viens à la garderie. C’est naturel de ressentir de l’insécurité. Ton insécurité t’amène à être prudent : tu regardes ce qui se passe autour de toi et tu vas doucement pour aller voir les enfants et jouer. C’est très bien. » Ce genre d’explication peut être donné à l’enfant dans différents environnements : au parc, à la maternelle, lors d’une visite.

On peut aussi expliquer à l’enfant qu’il ressent à l’intérieur de lui quelque chose qui le pousse à aller vers l’inconnu pour découvrir, apprendre et devenir capable de faire de plus en plus de choses par lui-même. On appelle ça la volonté de puissance. C’est pour cela qu’il est curieux en même temps qu’il ressent de l’insécurité. 

 

Société de recherche en orientation humaine

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