Par Nathalie D’Amours

Nous savons tous que rien n’est gratuit, et pourtant, on nous propose des systèmes publics, ce qui sous-entend souvent de la gratuité. Est-ce réellement pertinent de croire au système public ? N’y aurait-il pas un déséquilibre entre ce que l’on promet de vous offrir en brandissant le bien d’un système public, et entre ce que vous obtenez réellement par rapport à ce que vous contribuez ? Y aurait-il d’autres façons d’arriver à combler les besoins des citoyens ?

Au Québec, nous avons des services collectifs en quantité. Je ne parlerai pas ici de l’impact évident des finances requises à cette fin. Vous êtes tous des payeurs de taxes. Je souhaite tout simplement axer la réflexion de ce que l’on donne d’autre pour l’obtenir. Évidemment, c’est une analyse très sommaire. Je ne peux faire plus dans le cadre de cet article. Je vous invite à poursuivre cette réflexion sur notre Facebook (www.facebook.com/AEMFQ).

Considérant que :
Nous avons une société démocratique.
Il faudrait donc que tous les citoyens s’expriment pour ce faire. Qu’arrive-t-il lorsque seulement un petit nombre s’exprime ? Êtes-vous tous heureux des résultats de notre démocratie ? Un parti politique pourrait-il exister sans membres et sans bénévoles ?

Nous avons un système de santé.
Nous savons aussi que les délais d’attente sont excessifs ou encore que de nombreuses familles n’ont pas accès à ces soins autrement que par les urgences. Donc, les petits bobos doivent attendre de devenir grands. Les services sont-ils complets ? Avez-vous remarqué le nombre incalculable de bénévoles œuvrant dans le domaine de la santé ? Savez-vous que des administrateurs bénévoles siègent sur les conseils d’administration de ces organismes publics ?

Nous avons un système d’éducation.
Il y a obligation de la part des parents de participer à des comités de gestion conjoints avec les professionnels de l’école. Combien y a-t-il de bénévoles pour offrir le service de bibliothèque dans l’école ? Combien y a-t-il de bénévoles sur les comités de financement de l’aménagement des cours d’école ou l’organisation d’activités ?


Nous avons un système de service de garde.
Encore une fois, combien y a-t-il de bénévoles sur les conseils d’administration des centres de la petite enfance et des bureaux coordonnateurs de la garde en milieu familial, condition absolue à leur création ? Y a-t-il des bénévoles sur les comités organisateurs d’activités pour ces organisations, par exemple pour les sorties éducatives, ou encore l’aménagement de cours extérieures ou l’organisation de formation ?

Nous avons des sports, des activités culturelles, spirituelles, etc.
Vous désirez avoir accès à ces services ? Est-ce que la question de bénévoles se pose selon vous ? Toutes ces activités se basent en grande partie sur la contribution de leurs bénévoles. Sans bénévoles, pas de services!

Au Québec, même si ces activités de bénévolat sont soutenues par les finances publiques provinciales ou municipales, en partie ou un petit peu selon le domaine, ainsi que par quelques intérêts privés, la réalité toute crue demeure que sans l’implication sociale, très peu de services nous seraient accessibles.

Dans ce contexte, est-il pertinent de se poser ces questions :

  • Quelle est ma contribution aux services que je désire obtenir ?
  • Est-ce que je communique mes besoins, mes attentes ?
  • Est-ce que je fais quelque chose pour les rendre concrets ?
  • Est-ce que je prends ma place dans la chaîne décisionnelle ?
  • Ai-je une juste place dans les systèmes ?