Par GUYLAINE MOISAN, mère de Henry 4½ ans et Maxim 2½ ans

 

Je me suis souvent demandé si j’en faisais assez pour le développement et l’éducation de mes enfants. Je sentais une énorme pression quant à la responsabilité de bien les éduquer. Dès leurs premiers mois de vie, je m’efforçais de les stimuler, les motiver ou, comme on le dit, les « entertainer ».

Mais qu’est-ce que signifie la réussite éducative ? Selon moi, elle est un gage d’avancement et de prospérité dans la vie. Une personne bien éduquée peut effectivement avoir moins de difficulté à avancer et à ouvrir des portes dans plusieurs sphères de sa vie, comme dans le monde du travail par exemple. Je crois que la réussite éducative est relative à chaque personne, et selon son chemin de vie personnel. Je pense toutefois qu’il s’agit d’un grand précepte en constante évolution, c’est-à-dire un aboutissement de quelque chose sans fin, mais qui se forge et s’améliore tout de même au fil des années. Il est certain qu’elle débute à partir des modèles que sont les parents, puisque les enfants sont très à l’écoute des faits et gestes de tous les membres de la famille. Lorsqu’il y a des conflits mal gérés, chicanes entre frères et sœurs, mésententes entre parents, querelles familiales de tout genre, ils prennent exemple de ce qu’ils constatent. Ils deviennent d’excellents imitateurs dès leur tendre enfance.

En ce qui a trait à l’enseignement des règles de conduite en société, il se fait d’abord et avant tout par les parents, et à partir de ce qu’ils font découvrir et apprennent à leurs enfants. D’ailleurs, le nom que porte la présente revue n’est-il pas « Familléduc » ?

Même chose pour les règles morales, telles la politesse, l’empathie, les bonnes manières, l’écoute des autres, le respect, la franchise et l’honnêteté : elles sont d’abord et avant tout enseignées selon les valeurs qui nous ont été inculquées par nos parents, ou répondants en l’absence de ces derniers.

Évidemment, d’autres intervenants se greffent ensuite à nous pour contribuer à l’éducation de nos enfants, soit les frères et sœurs, grands-parents, oncles et tantes, amis de la famille et, bien entendu, les éducateurs et éducatrices des garderies et services de garde. Ce qu’ils développent chacun à leur manière avec les enfants contribue grandement à la réussite éducative. Si l’enseignement est fait de concert avec les parents, et vice-versa, les résultats seront ni plus ni moins remarquables. L’important est d’être constants dans nos interventions auprès des enfants et de maintenir une ligne de conduite pour qu’ils sachent comment bien agir et interagir avec les autres : choses qui ne sont pas toujours faciles à appliquer et à mettre en pratique constamment.

De plus, les endroits où nous amenons nos tout-petits à tout moment peuvent être enrichissants et déterminants avant le grand « saut » dans la société qu’est l’école où l’éducation bat son plein, si l’on peut dire. L’école est une grande source d’éducation, quoique non la seule, tel que vous avez pu le constater à la lecture du présent témoignage. Je crois que l’école est une continuité de la vie en société, débutée et façonnée en famille et dans la collectivité. C’est tout de même à cet endroit que les enfants passent une très grande partie de leur vie et où seront développés tout plein d’apprentissages pour leur développement personnel.

Je crois que prendre le temps de stimuler, motiver et « entertainer » nos enfants peut leur rendre service à long terme et servir grandement à leur réussite éducative parce que, ne nous le cachons pas, ce sont eux qui éduqueront les générations futures selon l’éducation qu’ils auront reçue. C’est une responsabilité collective dont on doit être conscients.