Par Myriam Fleury-Bérubé, directrice générale du Carrefour des proches aidants de Québec
Avec la population vieillissante au Québec, on prend connaissance un peu plus chaque semaine de grands besoins manifestés par les aînés pour de l’accompagnement dans les activités de la vie domestique et quotidienne. Dans le cadre de la mission du Carrefour des proches aidants de Québec (CPAQ), ce ne sont pas que des aînés que nous touchons, mais des personnes proches aidantes (PPA) qui prennent soin d’une personne fragilisée, souvent dépendante de ses proches.
Il y a présentement une zone de service qui n’est pas suffisamment bien couverte ou qui ne répond pas aux besoins qui nous sont exprimés : celle de la transition domicile-hébergement. Une réalité bien différente et beaucoup plus complexe que d’autres transitions de vie.
Bien que nous accompagnions la majorité du temps des PPA ayant leur personne aidée à la maison, la réalité est telle que nous rencontrons une bonne quantité de personnes pour qui la décision d’héberger leur proche arrive plus vite qu’espéré et qui ont besoin d’être rapidement outillées parce qu’elles n’ont plus le choix. Avec les demandes qui augmentent pour aider ces personnes, nous sommes face à la nécessité de mettre en place de nouveaux services pour aller plus loin dans la trajectoire de soutien et d’éviter de laisser tomber notre clientèle après l’étape du maintien à domicile. Ainsi, nous envisageons d’aider à pallier certaines lacunes du système de santé avec ses larges ramifications et ses changements fréquents qui rendent la tâche beaucoup plus difficile.
La façon de faire actuelle est de remettre une liste de CHSLD lorsque l’hébergement est envisagé, sans trop donner d’orientation. Les travailleurs sociaux sont fort sollicités et ne connaissent pas nécessairement ce qui se vit à l’intérieur des CHSLD. Les personnes doivent se « débrouiller » avec cette liste et faire un choix spécialement engageant. Nous constatons à cette occasion un grand manque d’information chez les PPA. Elles ne connaissent pas tous les services auxquels elles ont droit et doivent souvent choisir l’option du placement sans avoir eu toutes les informations nécessaires quant au nouveau lieu d’accueil.
Au CPAQ, les intervenantes au volet psychosocial font de leur mieux pour voir avec les personnes usagères les démarches qui seront à faire. Nous nous rendons bien compte qu’il est essentiel de prendre le temps d’expliquer, d’informer, d’accompagner, de rassurer et de répondre aux questions personnelles à chaque étape pour que la personne se sente en sécurité. Nous prenons les personnes que nous avons devant nous et considérons leur histoire de vie et leur parcours unique pour qu’elles se sentent considérées et en confiance. Dans un avenir rapproché, notre souhait serait d’agir, notamment, à titre d’agent d’information et de liaison entre le communautaire et le milieu de la santé. Cela pourrait se faire grâce à l’implication active des personnes dans leur cheminement d’aidant et à une meilleure communication entre les différents acteurs gravitant autour de la personne proche aidante et de sa personne aidée.
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