Par le Regroupement pour la Valorisation de la Paternité

 

Les pères québécois sont de plus en plus présents dans le quotidien de leur famille et auprès de leurs enfants. Les politiques publiques québécoises s’adaptent progressivement à ce nouvel état de fait et intègrent peu à peu les réalités paternelles et coparentales comme une partie intégrante des réalités familiales qu’il faut soutenir et favoriser.

 

Situation en 2014

En 2014, le Regroupement pour la Valorisation de la Paternité (RVP) avait dévoilé une étude de Diane Dubeau, professeure à l’Université du Québec en Outaouais, portant sur la place des pères dans les politiques publiques québécoises (Inscrire les pères à l’agenda des politiques publiques). À l’époque, seulement deux politiques publiques québécoises intégraient explicitement les réalités paternelles : l’assurance parentale et son congé de paternité ainsi que la mesure 13 du Plan d’action gouvernemental pour l’égalité entre les femmes et les hommes (2011-2015), une mesure ponctuelle visant à soutenir des actions des organismes communautaires du secteur Famille.

 

Plan d’action ministériel en santé et bien-être des hommes

En 2017, le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) a rendu public son premier Plan d’action ministériel en santé et bien-être des hommes (PAMSBEH). Le PAMSBEH contient cinq actions visant à soutenir spécifiquement l’engagement des pères et, tout particulièrement, celui des pères les plus vulnérables. C’est une étape historique dans l’avancement de nos services sociaux et de santé puisqu’avant cela, les actions du MSSS ciblaient les mères et les parents, les pères faisant partie de manière indistincte de l’ensemble des parents.

 

Stratégie pour l’égalité

Il est important de souligner également les avancées rendues possibles grâce aux différentes stratégies gouvernementales pour l’égalité entre les femmes et les hommes élaborées par le Secrétariat à la condition féminine. Par exemple, la stratégie actuelle (2022-2027) intègre des actions dont le but est de : favoriser la conciliation famille-travail-études dans les milieux de travail à prédominance masculine, soutenir l’engagement des pères et la coparentalité par la tenue d’appels de projets, promouvoir le partage du congé parental entre les mères et les pères ainsi que produire des connaissances nouvelles sur les réalités maternelles, paternelles et coparentales.

 

Actions du ministère de la Famille

Le ministère de la Famille, quant à lui, développe de plus en plus son « réflexe paternité ». Ainsi, au cours des dernières années, il a tenu des appels de projets pour financer des actions communautaires pour soutenir la coparentalité et la conciliation famille-travail-études, et il a permis l’inclusion de mesures portées par le RVP dans des plans d’action gouvernementaux, notamment ceux en prévention de la violence conjugale et en proche aidance. Il faut mentionner également qu’une personne responsable du dossier paternité a été nommée au ministère de la Famille et a permis, entre autres, le financement de projets visant l’adaptation des pratiques des organismes communautaires aux réalités des pères immigrants.

 

Assurance parentale

Le régime québécois d’assurance parentale a été réformé en 2020 et plusieurs dispositions bénéfiques ont été adoptées, notamment pour procurer plus de flexibilité au régime, mieux soutenir les parents adoptants et majorer certaines prestations. En ce qui concerne le soutien à l’engagement paternel et à la coparentalité, la mesure la plus importante a été celle offrant une bonification de 4 semaines dans la banque de congé parental du couple lorsque les deux conjoints prennent, chacun, au moins 8 semaines de congé parental. Cette mesure a permis, en 2022, d’accroître à 10 semaines la moyenne du nombre de semaines d’assurance parentale prises par les pères.

 

Autres enjeux

Il est important d’ajouter que plusieurs opportunités se profilent à l’horizon et que celles-ci pourraient permettre d’intégrer encore davantage les réalités paternelles et coparentales dans les politiques publiques québécoises comme : le renouvellement du PAMSBEH, le dévoilement et la mise en œuvre du tout nouveau Plan d’action en périnatalité et petite enfance du ministère de la Santé et des Services sociaux, la réforme à venir du droit de la famille et la mise en œuvre des recommandations de la commission Laurent. Un financement accru des organismes communautaires soutenant les pères les plus vulnérables pourrait aussi être très utile pour améliorer la santé et le bien-être des pères, des mères et assurer un meilleur développement de leurs enfants. Il est important également que le gouvernement du Québec et ses partenaires comprennent mieux les réalités particulières des pères (immigration, précarité économique, diversité sexuelle et de genre, réalités autochtones, etc.) afin de mieux les rejoindre et de mieux les soutenir.

 

Conclusion

Depuis 2014, la place des pères dans les politiques publiques québécoises s’est donc accrue considérablement, et de nombreuses opportunités sont actuellement présentes afin de faire en sorte que les pères québécois soient de plus en plus reconnus et soutenus, et cela, pour qu’ils puissent jouer pleinement leur rôle auprès de leurs enfants et au sein de leurs familles. Des pères présents, aimants et engagés, c’est aussi un levier de premier plan pour favoriser une plus grande égalité entre les pères et les mères. Valoriser et soutenir l’engagement des pères constitue un bénéfice pour tous les membres de la famille et pour la société tout entière!

 


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