Par René Bouffard, directeur et accompagnateur
Pères Séparés inc.

 

Cet organisme est l’une des rares initiatives au Québec qui offre du soutien aux pères éprouvant des difficultés à la suite d’une séparation, et ce, depuis 1989. Ses services d’accompagnement en individuel et en groupe, couplés à des renseignements juridiques, visent à préserver les liens pères-enfants, à réduire les tensions familiales et leurs effets négatifs sur l’enfant, ainsi qu’à prévenir le désengagement paternel ou les conduites suicidaires, la violence familiale ou l’aliénation parentale. Sa mission se fonde sur certains principes clés : la valorisation et la reconnaissance d’une paternité basée sur les besoins des enfants, ainsi que la promotion d’une image positive du père et de son rôle dans l’éducation des enfants.

Dans cet ordre d’idées, voici 11 règles à appliquer pour s’assurer que la rupture a le moins d’impact possible sur votre équilibre physique et mental et celui de vos enfants.

 

Prenez soin de vous

La séparation est l’une des étapes de vie les plus éprouvantes qui peut avoir des répercussions sur votre santé physique et mentale. Offrez-vous des temps libres et des moyens pour vous relaxer et vous ressourcer. Assurez-vous de bien dormir, et consultez un médecin, au besoin. Faites de l’exercice pour stimuler la production d’endorphines (hormones du bonheur) et atténuer les effets du stress. Dites-vous que le bien-être de votre enfant est étroitement lié au vôtre.

 

Informez-vous avant d’agir

Prenez le temps d’aller chercher les informations qui vous seront utiles pour bien comprendre les tenants et les aboutissants de la situation que vous vivez. De plus, légalement, c’est de votre devoir de vous informer... avant de signer une entente.

 

N’hésitez pas à demander de l’aide pour éviter de vous isoler

Ne faites pas l’erreur d’essayer de régler le conflit ou de renouer le couple par vous-même. Un intervenant peut être un accompagnateur efficace qui vous aidera à prendre le recul nécessaire, à analyser la situation hors du champ des émotions et à cheminer durant cette transition familiale.

 

Apprenez à gérer le conflit, dans l’intérêt de votre enfant

Aux yeux de l’enfant, ses deux parents sont importants. Il faut éviter d’en faire votre messager ou votre bouc émissaire. Ne dénigrez pas votre ex-conjointe en sa présence. Et préservez-le des situations conflictuelles.

 

Partagez votre incompréhension et le choc que vous vivez

Il est primordial d’évacuer le « trop-plein » d’émotions pour y voir plus clair. À défaut de pouvoir vous confier à des proches, faites appel à un intervenant qui saura vous écouter, sans crainte d’être jugé ou critiqué. Un groupe d’entraide composé de pères séparés peut aussi vous fournir une occasion supplémentaire d’exprimer en toute liberté et confidentialité ce que vous vivez ou ressentez.

 

Donnez-vous le temps de faire le deuil de votre rupture et celui de votre enfant

Résoudre un deuil de rupture conjugale prend beaucoup d’énergie et de temps. C’est un processus en plusieurs étapes qui sont toutes aussi nécessaires et importantes les unes que les autres. Chacune d’elles mérite donc d’être vécue pleinement afin d’assurer votre progression, dans votre intérêt et celui de votre enfant.

 

Restez ouvert à la communication

Les communications précises, réfléchies et pondérées entre les deux parents sont essentielles pour assurer le mieux-être physique et mental de votre enfant. Toutes les informations relatives à sa santé, à son développement ou à son éducation doivent être impérativement transmises à l’autre parent pour éviter des conséquences fâcheuses pour votre enfant. Il en va de même pour les changements dans le comportement à l’école et à la maison, les messages et notes de l’école et autres qui sont autant d’indicateurs du développement de votre enfant.

 

Apprenez à lâcher prise, mais sans tout abandonner

Le fait de faire un ou deux pas en arrière ne vous fera pas dévier de votre objectif : assurer votre bien-être et celui de votre enfant. Au contraire, un simple recul ou repli peut suffire pour désamorcer une situation conflictuelle, tout en vous fournissant un répit nécessaire pour mieux rebondir. Vous démontrerez ainsi votre flexibilité et votre capacité à la coparentalité, sans nuire pour autant à la reconnaissance de vos droits parentaux.

 

Agissez sur ce qui est en votre contrôle

Vous ne pouvez pas tout contrôler. Ayez la sérénité d’accepter les choses que vous ne pouvez changer, en sachant que vous n’avez réellement d’emprise que sur les éléments et les événements qui relèvent de votre responsabilité (votre bien-être, le bien-être et le développement de votre enfant, vos droits parentaux, etc.).

 

Tenez un journal de bord

Notez dans un livre, de façon détaillée (date, heure ou durée, description), tout ce que vous faites pour assurer le mieux-être et le bon développement de votre enfant. Répertoriez aussi les communications régulières que vous avez avec votre ex-conjointe, qui pourraient démontrer vos aptitudes parentales et votre capacité à fonctionner en coparentalité. Elles vous rappelleront aussi quel père attentionné et affectueux vous êtes lors de situations difficiles qui affectent votre estime de soi.

 

Évitez de judiciariser le processus de séparation

Les discussions et les négociations en séances de médiation sont beaucoup plus porteuses et franchement moins onéreuses que des passages en cour répétés et des confrontations entre avocats interposés. Informez-vous sur la médiation auprès de l’Association des médiateurs familiaux du Québec (https://www.mediationquebec.ca/fr/). Mais à défaut de pouvoir opter pour la médiation, essayez de négocier les ententes avec les avocats, mais en dehors de la cour… vous y gagnerez énormément.

 


Pour plus d'information :

3937, rue Adam
Montréal (Québec) H1W 2A1
514 254-6120 |
psi@peres-separes.qc.ca

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