Par Manon Gauthier, conseillère de ville, Verdun, Montréal;
ancienne chef de la direction du Centre Segal des arts de la scène, maman et infatigable défenseure de la cause culturelle
Peut-on encore s’interroger sur la place de la culture dans le développement individuel, social et cognitif de nos jeunes ? En comprenons-nous pleinement les impacts sur l’identité, l’inclusion, la persévérance scolaire et l’ouverture sur le monde ?
Les études sur l’impact de la culture sur la jeunesse abondent. Que l’on parle de culture à l’école ou de participation culturelle des jeunes, il y a consensus quant à l’importance du rôle des arts dans la société.
Lors d’un récent débat de l’Organisation des Nations Unies le 12 juin dernier, la directrice générale de l’UNESCO, Irina Bokova, renchérissait sur la nécessité de reconnaître pleinement la puissance de la culture dans l’agenda mondial : « Aucune société ne peut prospérer sans culture et il ne peut y avoir de développement durable sans elle », affirmait-elle à cette occasion.
Lors de cette rencontre internationale, les témoignages ont renforcé la place de la culture dans la persévérance scolaire, la prévention de la violence, le partage des traditions orales, la préservation de la langue, l’intégration socioculturelle et dans la promotion de la coexistence et de la paix sociale.
Plus près de chez nous, l’Agenda 21 de la Culture du gouvernement du Québec manifeste une véritable préoccupation pour l’intégration de la culture au déve-loppement durable du Québec. L’un des grands objectifs prévoit notamment l’intégration de la culture dans les politiques familiales municipales ainsi que l’accessibilité des familles aux lieux et activités culturels.
Par ailleurs, une étude sur la participation culturelle des jeunes, réalisée en 2012 par l’Institut national de recherche scientifique pour Culture Montréal, met en lumière le regard citoyen des jeunes en matière de culture. Si la fréquentation des arts et de la culture est un sujet bien documenté au Québec, ce nouveau regard en profondeur chez nos jeunes permettra enfin de mieux outiller tous les acteurs du développement durable, qu’ils soient issus du milieu des affaires, de l’éducation, de l’intégration sociale, des regroupements jeunesses et familiaux.
La culture doit impérativement faire partie des priorités, non seulement des milieux culturel et scolaire, mais doit devenir un enjeu de société, un véhicule identitaire et un cadre inspirant pour la jeunesse québécoise.
« La culture est la possibilité même de créer, de renouveler et de partager des valeurs, le souffle qui accroît la vitalité de l’humanité. » (Proverbe africain)
Sources :
La participation culturelle des jeunes à Montréal. INRS, Centre – Urbanisation Culture et Société, pour Culture Montréal, 2012
Agenda 21C, Ministère de la Culture et des communications, Gouvernement du Québec, 2011