Par Diane Tardif, Intervenante à l’AQPAMM
Avoir un proche – sœur, conjoint, père, ami – atteint d’un problème de santé mentale est éprouvant. Sans aide, difficile de prendre soin de soi et de ne pas sombrer dans la dépression ou de le supporter de la meilleure manière. Encore faut-il prendre conscience de ses besoins et les rendre visibles aux yeux de tous…
Vous êtes le proche aidant d’une personne souffrant d’un problème de maladie mentale ? Vous désirez l’aider ? Vous êtes épuisé, sans ressource et n’osez en parler à personne ? La santé mentale reste encore taboue. Les gens vivent dans la peur d’être jugés, que le regard des autres envers eux soit différent.
Votre proche a tout dépensé son argent (casino, drogue). Il perd son emploi, ensuite son appartement. Il vous demande de l’héberger, il se stabilise, se sent mieux, arrête sa médication, sa thérapie. Rechute, hospitalisation, vous êtes toujours présent pour lui.
Intégrer la famille dans le processus de rétablissement
L’équipe médicale vous demande d’aider votre proche. Comment lui offrir du support, de quelle maladie souffre-t-il ? Vous désirez avoir de l’information, du soutien ? Vous questionnez les professionnels, mais votre proche refuse que l’information vous soit divulguée (loi sur la confidentialité). On vous invite à sauter de l’avion avec votre personne malade mais débrouillez-vous pour trouver un parachute si vous ne désirez pas vous écraser. Tous les efforts investis depuis des années pour soutenir votre proche, et aux yeux de tous, vous vous sentez invisible, de plus en plus isolé.
Que faire pour vous intégrer dans le processus de rétablissement ? Pour aider sans nuire ? Avant de l’héberger, vous pourriez mettre une condition. Mentionner que vous avez besoin de lui pour rencontrer l’équipe soignante, comprendre son problème et savoir comment lui venir en aide. Il vous donnera alors peut-être l’autorisation de communiquer avec eux.
Aider son proche à condition de commencer par soi-même
Depuis plusieurs années, vous poussez sur l’être aimé et n’avancez pas puisqu’il a les deux pieds sur le frein. Vous surfonctionnez et, sans vous en rendre compte, amenez l’autre à sous-fonctionner. Pour aider votre proche, vous ne devez pas prendre ses problèmes sur vos épaules, de là provient votre épuisement.
Sur Internet, vous trouvez une association d’aide aux familles. Il est important, pour vous et pour votre proche, de sortir de l’ombre et de vous rendre visible.
Les associations de parents et amis vous assisteront dans un véritable cheminement. Le proche aidant et les familles doivent prendre soin d’eux, s’informer, s’outiller et trouver leur équilibre avant de pouvoir apporter de l’aide à autrui. Les intervenantes et les intervenants vous aideront à identifier ce qui s’avère dérangeant pour vous et à déterminer ce que vous désirez modifier, comme par exemple sa consommation de drogue et d’alcool. Ils travaillent sur les comportements problématiques qui génèrent de la détresse chez la famille ou chez le proche souffrant d’un problème de santé mentale. Il n’est pas obligatoire de connaître le diagnostic. En étant outillée, la famille pourra contribuer au rétablissement de son proche et favoriser la stabilité émotionnelle de la personne souffrante à condition de commencer par soi-même. Exemple : informer votre proche qu’il ne pourra consommer à la maison ou entrer intoxiqué si vous acceptez de l’héberger.
Mieux gérer la maladie
Ce soutien des associations vous permettra de mieux comprendre votre proche, sa maladie, et de poser vos limites tout en restant présent auprès de lui. Il se pourrait que cela aide votre proche à mieux vivre ses problématiques et sa relation avec vous. Malgré les difficultés, il est possible de trouver un équilibre.
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