Par Lydia Alder

 

Les 6 et 7 novembre derniers, j’ai participé au colloque soulignant les 40 ans de la Fédération des associations de familles monoparentales et recomposées du Québec intitulé « Familles monoparentales et recomposées : des victoires à célébrer et des actions à poursuivre ». La FAFMRQ regroupe une quarantaine d’associations à travers le Québec.

Près d’un mariage sur deux se termine par un divorce et environ le quart des enfants de la maternelle ont déjà vu leurs parents se séparer. La majorité vivra en garde partagée. Une question se pose : Comment réussir sa coparentalité ?

Une séparation engendre beaucoup d’émotions et de changements pour toute la famille. L’époque où la garde des enfants allait presque systématiquement à la mère est révolue. Les pères s’impliquent de plus en plus et manifestent leur désir d’être présents dans la vie de leurs enfants. S’entendre sur la garde des enfants, dans un contexte conflictuel, représente un défi de taille et l’équilibre peut être difficile à atteindre. Pourtant, les gardes partagées volontaires fonctionnent mieux que celles ordonnées par la cour. De façon générale, les experts s’entendent pour dire que la garde partagée est souhaitable, mais ce n’est pas toujours le cas. Tout en gardant en tête l’intérêt de l’enfant, il ne faut pas négliger d’autres facteurs, comme la violence, la disponibilité de chacun des parents, la capacité parentale, la proximité des résidences, etc. Même si la séparation des parents met un terme à la relation conjugale, la relation parentale persiste. Ces derniers doivent penser au mieux-être de l’enfant selon son âge et son tempérament et tenter de mettre les conflits derrière eux, ou tout au moins, loin des oreilles des enfants.

Les recherches démontrent que pour les enfants de 3 ans et plus, il n’y a pas de séquelles psychologiques à vivre une semaine chez maman et une semaine chez papa. Par contre, pour les plus petits, il est souhaitable de ne pas être séparés trop longtemps de la mère. À cet âge, les enfants sont plus fragiles et les transitions doivent se faire en douceur.

La coparentalité est exigeante pour les parents, mais elle est pleine d’avantages pour tous les membres de la famille lorsque les parents réussissent à maintenir une coopération après la rupture. De façon générale, trois ingrédients essentiels sont requis pour l’établissement d’une bonne relation coparentale :

• un partage des responsabilités familiales,

• le respect de l’autre dans une perspective de soutien au rôle parental,

• l’adoption de valeurs et d’attitudes communes quant à l’éducation et à la socialisation de l’enfant.

Il est important de savoir que ce n’est pas la séparation en soi qui traumatise les enfants, mais plutôt les tensions relationnelles et la guerre qui persistent entre les parents. Au palmarès des joies invisibles, réussir sa coparentalité arrive sans aucun doute en haut de liste!


Références :
Les conférences de : Dre Francine Cyr, professeure titulaire au département de psychologie de l’Université de Montréal; Mme Denyse Coté, directrice de L’OREGAND, sociologue et chercheure à l’Université du Québec en Outaouais; Me Michel Tétrault, Ad. E., avocat au Centre communautaire juridique de l’Estrie, Dr Richard Cloutier, professeur émérite associé au Centre de JEFAR à  l’Université Laval et Mme Paryse Thibault B. Sc. intervenante psychosociale. Site http://www.guide-coparentalite.com

 

Pour plus d’informations :

www.fafmrq.org