Par Caroline Kilsdonk
L’auteure est vétérinaire, mère de quatre enfants et pratique la zoothérapie en CHSLD. Après des études en gérontologie, dans sa maîtrise en bioéthique, elle s’intéresse entre autres aux neurosciences de nos interactions sociales.
Malgré la tendance actuelle à favoriser les soins à domicile, de nombreuses personnes âgées finissent leurs jours dans un établissement de soins de longue durée. Nos familles sont plus petites et notre organisation sociale sépare les générations : les tout-petits à la garderie, les enfants à l’école, les parents au travail, et les aînés essaient de rester autonomes le plus longtemps possible, mais…la perte d’autonomie peut survenir sans crier gare.
Les personnes âgées vivant en milieu d’hébergement font souvent face à un sentiment de solitude et à la perte de leur réseau social – le maintien de liens intergénérationnels étant difficile en établissement – entraînant une baisse de leur qualité de vie. Certaines de ces personnes ne peuvent pas bien communiquer verbalement à cause d’une aphasie, d’une paralysie ou d’une démence comme la maladie d’Alzheimer.
L’étude de la cognition, de la communication et des émotions des chiens démontre leur sensibilité au langage humain verbal et non-verbal. Ils peuvent faire preuve d’empathie et développer de véritables liens affectifs.
Des visites animalières et des séances de zoothérapie
(celles-ci nécessitent une triade : patient, chien et intervenant) peuvent constituer un substitut ou un complément à un réseau social actif. Dans certains cas, l’animal est au service de la communication entre patient et intervenant et dans d’autres, l’intervenant sera le facilitateur du lien patient-animal. La zoothérapie peut encourager la communication verbale en stimulant la réminiscence ou donner la possibilité d’interactions sociales sans mots. Le toucher est maintenant étudié pour son rôle affectif, en plus de fournir des informations sensorielles.
Des études de neurosciences étudient la communication, l’empathie et l’attachement. Elles nous apportent de plus en plus un éclairage essentiel pour la compréhension des mécanismes sous-jacents au lien humain-animal. Nous en connaissons de plus en plus sur la nature et la biologie de nos relations d’attachement avec des animaux : ce sont les mêmes mécanismes que pour nos relations entre humains!
Les connaissances actuelles démontrent que la zoothérapie réduit la solitude ainsi que les sentiments dépressifs et l’anxiété qui viennent souvent avec. Les bénéfices à la santé psychologique et mentale des humains sont bien loin d’un quelconque pouvoir magique.
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