Par Sabrina Moroni, coordonnatrice/intervenante psychosociale, Relais Famille
Le crime n’a pas d’âge. Bien que moins communs que la criminalité adulte, plusieurs délits sont commis par des personnes mineures. Plusieurs explications soutiennent cette criminalité précoce, tels que la consommation de substances psychoactives, le décrochage scolaire, les mauvaises fréquentations et l’influençabilité durant cette période de croissance, etc. Toutefois, il est important de savoir qu’un adolescent sera jugé en fonction de la LSJPA (Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents). Cette Loi prévoit des distinctions pour juger les mineurs. L’idée est d’utiliser des méthodes efficaces pour contrer la criminalité juvénile de manière à prévenir l’apparition de nouveaux comportements criminels plutôt que des interventions uniquement punitives. Le jeune doit comprendre qu’il ne peut transgresser les règles sans sanction, mais celle-ci doit être proportionnelle et raisonnable relativement à la gravité du crime perpétré. La prévention et l’éducation sont priorisées.
Suivant l’intervention policière, des mesures extrajudiciaires peuvent être appliquées au jeune qui a transgressé les lois. Ces mesures peuvent être appliquées par un policier ou encore par le directeur provincial (délégué à la jeunesse). Dans un tel cas, le jeune est alors référé à un organisme de justice alternative (OJA). L’exécution de travaux communautaires, la participation à des ateliers de déve-loppement des habiletés sociales, des rencontres de médiation sont des exemples de sanctions extraju-diciaires possibles.
Il est toutefois très important de souligner que de manière exceptionnelle, le procureur aux poursuites criminelles et pénales peut demander au tribunal qu’une peine applicable aux adultes soit prononcée à l’égard d’un adolescent qui a été déclaré coupable d’un acte criminel passible d’une peine d’emprisonnement de plus de 2 ans qu’il a commis à l’âge de 14 ans ou plus. Cette demande pourra être contestée à l’étape de la détermination de la peine. La décision finale revient au juge, suivant la présentation de la preuve et la gravité de l’infraction commise. Par exemple, il va sans dire qu’un jeune de 16 ans qui commettrait un homicide prémédité (preuves à l’appui) serait très susceptible d’être jugé avec une sentence d’adulte. Finalement, précisons que si le jeune en question a déjà bénéficié, par le passé, d’une sanction extrajudiciaire relativement à un autre délit, cela sera également considéré lors de l’imposition de la peine. Ultimement, si l’adolescent doit être placé dans un milieu de garde, il sera orienté vers les Centres jeunesse (service des jeunes contrevenants).
À l’inverse de la situation plus fréquente où ce sont les enfants qui doivent composer avec le passé carcéral de leur parent, sachez que la situation des parents non judiciarisés qui doivent épauler leur enfant à travers le processus judiciaire existe également. Plusieurs problèmes de comportement apparaissent tôt à l’adolescence. Aussi, nous tenons à rappeler que bien que l’intervention des parents puisse être bénéfique à l’éducation du jeune et à l’arrêt de ses comportements criminels, si le jeune décide de poursuivre ses attitudes marginales ou de faire abstraction des conseils et de l’aide de ses parents, leur intervention se trouvera limitée. Père ou mère, ne vous culpabilisez pas pour tous les problèmes de vos enfants. Vous n’êtes pas responsable de tous leurs faits et gestes. Vous sentir coupable n’aidera pas votre enfant à se reprendre en main. Votre support et votre amour, oui.
Sachez que notre organisme est là pour vous épauler, sans tenir compte de l’âge de la personne que vous soutenez ou des raisons pour lesquelles cette personne est (ou a été) judiciarisée. Aucune discrimination n’est effectuée lors des demandes d’aide. Relais Famille est là pour aider les proches et la famille des personnes criminalisées. Notez également que, sur demande, nous pouvons offrir des rencontres familiales (parents-jeune contrevenant). Si vous désirez obtenir plus d’informations ou pour formuler une demande d’aide, n’hésitez pas à nous contacter par téléphone (514 419-6632) ou via courriel au info@relaisfamille.org.
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