Par Bruno Dion, Fédération régionale des OBNL d’habitation de Québec Chaudière-Appalaches

 

La rentrée se fait sous le signe de l’habitation. En effet, le monde de l’habitation connaît actuellement de grandes transformations.

Petit retour historique : en 1994, le gouvernement fédéral s’est retiré du financement du logement social et communautaire, laissant chaque province décider ou non de mettre en œuvre leur propre programme. Au Québec, le gouvernement a ainsi mis sur pied le programme AccèsLogis en 1997, géré par la Société d’Habitation du Québec. Celui-ci a permis la construction de 22 000 logements supplémentaires sous forme de coopératives ou d’OBNL-H.

Malheureusement, lors des coupes gouvernementales décidées par le gouvernement de P. Couillard à partir de 2014, le logement communautaire a payé un prix lourd puisque le programme a été drastiquement réduit de 50 %, passant de 3 000 unités supplémentaires par an à seulement 1 500 unités d’habitation tout en développant des subventions dans des logements privés pendant 5 ans.

Cette rupture signifie très concrètement qu’il y a moins de logements permanents construits au service de la communauté, moins de logements adaptés pour les personnes aînées et moins de logements pour les familles. Ainsi, 480 000 ménages locataires versent encore plus de 30 % de leur revenu et 228 000 y consacrent même plus de 50 %.

Or, nous observons depuis plusieurs années un emballement du marché du condo. À la fin de l’été 2016, il y a désormais 2.5 fois plus de condos disponibles à Montréal qu’à Toronto et autant de condos sur le marché de Québec que de Toronto. La difficulté des promoteurs privés à vendre tous leurs condos les a poussés à les mettre sur le marché locatif.

Cette situation illustre donc un déséquilibre entre l’offre de logement et le type de logement souhaité par des milliers de personnes au Québec. Le vieillissement de la population nous oblige collectivement à repenser les parcours résidentiels et à planifier des logements adaptés en fonction des étapes dans la vie des personnes. Du jeune qui entre aux études à la famille avec des enfants en bas âges, jusqu’aux personnes en légère perte d’autonomie, les logements communautaires sont à même d’apporter des réponses innovantes et flexibles.

C’est pourquoi, le mouvement du logement communautaire s’implique dans toutes les concertations et invite tous les groupes de défense des droits et les personnes sensibles à ces questions à remplir les questionnaires en ligne, à rencontrer leurs élus locaux et à participer en grand nombre aux rencontres organisées sur leur territoire.  

Pour nous rejoindre :
Tél. : 418 614-2495  
Tél. : 1 877 499-9656 (sans frais)
http://frohqc.rqoh.com/