Par Lise-Anne Laverdure, enseignante à la retraite, mère et grand-mère

 

Pendant longtemps, le succès scolaire a été associé d’abord à la qualité de l’enseignement que recevait l’enfant. La réussite était associée à l’écoute : le prof parlait, et les enfants apprenaient en écoutant et en répétant. Les chercheurs en éducation ont toutefois mis en lumière la place de l’enfant (ou « apprenant » comme on appelle maintenant toute personne en situation d’apprentissage) au cœur de la réussite.

Le succès repose sur les facteurs suivants :

1. Le goût d’apprendre.

Les enfants sont naturellement curieux et veulent comprendre le monde qui les entoure. Les « Pourquoi ? » posés à tout bout de champ irritent parfois les parents, mais ce sont des signes encourageants : l’enfant essaie d’apprendre et d’organiser sa réalité.

2. Une saine estime de soi. 

La confiance en sa capacité d’apprendre est essentielle. L’enfant qui se fait dire toute la journée qu’il est stupide, qui entend d’autres mots blessants et subit les attitudes négatives de son entourage aborde l’apprentissage avec crainte. Il se sent incapable au départ; sa peur de l’échec peut le paralyser.

L’enfant-roi peut aussi se retrouver en situation difficile. C’est pourquoi le mot « saine » est souligné. L’enfant félicité à outrance pour le moindre accomplissement, peu habitué à faire des efforts ou à suivre des règles, se sent souvent dépassé.  Sa peur de l’échec peut se manifester par de la colère ou de l’indifférence, mais c’est son estime de soi « surdimensionnée » qui nuit à sa réussite.

3. Des outils, des guides et des modèles.

C’est ici que peuvent intervenir le plus efficacement les parents et enseignants.  Les outils varient en fonction de l’âge de l’enfant et de ce qu’il a à apprendre. L’enfant n’a pas besoin d’un ordinateur pour apprendre à lire ou à compter! Il lui faut idéalement un endroit calme qui favorise l’apprentissage, du matériel (livre, papier, gomme, crayon, règle, …) facile à retrouver et une personne à proximité à qui poser des questions. L’adulte présent n’est pas là pour « donner » des réponses, mais pour guider l’enfant et lui donner des pistes pour qu’il les « trouve ».

L’adulte est aussi un excellent modèle s’il est capable de dire : « Je ne sais pas, mais je vais chercher ». Admettre son ignorance, c’est donner à l’enfant le droit de ne pas savoir quelque chose sans que ce soit la fin du monde. L’adulte peut alors proposer des outils (entre autres l’excellent site www.alloprof.qc.ca) ou des ressources et accompagner l’enfant qui cherche des réponses.

Autre petite phrase que l’enfant devrait entendre des adultes qui l’entourent : « Je me suis trompé. ». Il n’y a pas de honte à se tromper; c’est comme cela qu’on apprend. Alors, que ce soit dans l’exécution d’une recette de cuisine ou la résolution d’un exercice de mathématiques, n’hésitez pas à admettre vos erreurs.

Il y a bien sûr des enfants qui apprennent plus vite que d’autres, mais la réussite scolaire ne dépend pas nécessairement de la facilité à apprendre. L’enfant qui a envie d’apprendre, qui pense être capable d’apprendre et qui a de bons outils, des guides et des modèles pour l’aider, possède des atouts essentiels pour réussir à l’école et dans la vie.