Par Équipe Nutrition
Le guide alimentaire a changé, enfin. On s’attendait avec le cœur rempli d’espoir et d’enthousiasme à ce qu’il aille dans les sentiers non battus. On nous avait promis un vent de changement… Et c’est franchement réussi!
Le nouveau guide alimentaire canadien (GAC) reflète abondamment plus le contexte auquel fait face un Canadien en 2019. Les conseils qui y sont mis de l’avant auront sans doute de belles incidences sur les programmes et services entourant la nutrition dans les années à venir. Ils incitent à cuisiner davantage en faisant également participer les enfants et à prendre le temps qu’il faut à table, ainsi qu’à mieux respecter les signaux internes de faim et de satiété. Pourtant, les nutritionnistes-diététistes d’ÉquipeNutrition ainsi que plusieurs autres ne l’utiliseront pas en consultation individuelle. Voici pourquoi.
1. C’est un outil communautaire efficace, mais non personnalisé
En pratique privée, l’attention est directement portée au client en face de nous. Les recommandations sont spécifiquement adaptées aux besoins, aux objectifs de la démarche nutritionnelle, à l’horaire, aux préférences alimentaires et aux autres facteurs propres à chacun. Le guide alimentaire canadien est un outil de grande échelle et ne sera jamais aussi personnalisé que les conseils donnés en consultation individuelle. Pour l’un, boire de l’eau serait l’élément clé qui fait une grande différence. Pour un autre, ce serait d’augmenter les protéines au dîner. Tout le monde est différent!
2. La distinction entre les fruits et les légumes est importante
Leur composition nutritionnelle fait en sorte qu’on doive les séparer en deux catégories différentes. Sauf exception, on suggère de manger plus de légumes que de fruits, en quantité totale, sur une base quotidienne. Tous deux riches en fibres, en eau, en vitamines et en antioxydants, les légumes se distinguent toutefois des fruits par leur teneur extraordinairement basse en calories et en sucre. Une différence qu’on ne devrait pas négliger.
3. Le nouveau GAC ne tient pas compte des diagnostics médicaux
Il s’adresse à la population générale, que l’on croit, jusqu’à preuve du contraire, en santé. On peut facilement comprendre qu’il n’ait pas été possible d’introduire des recommandations particulières pour tous les stades de vie et toutes les maladies. Cela dit, il y a plusieurs adaptations à faire en cas de dyslipidémie, de diabète ou prédiabète, de constipation, de maladie cœliaque et de syndrome de l’intestin irritable, pour ne nommer que ces quelques exemples où l’aspect alimentaire a un rôle prédominant dans la gestion de la condition.
4. Le guide peut ne pas s’appliquer du tout, et même vous nuire pour vos objectifs de performance
Un sportif qui prend à cœur sa performance ne sera pas interpellé par plusieurs des conseils prodigués dans le nouveau guide alimentaire canadien. Par exemple, l’eau n’est pas suffisante dans des entraînements de haute intensité de 45 minutes et plus ainsi que dans des entraînements en endurance de plus de 60 minutes. Autre exemple : les farines raffinées sont plus rapidement digérées, et donc intéressantes pour la récupération entre deux entraînements rapprochés. Les grains entiers ne seraient pas conseillés dans ce contexte.
5. Tous les aliments protéinés ne sont pas égaux
Inclus dans la catégorie des aliments protéinés, les noix et graines sont davantage des sources de lipides. En règle générale, on calcule deux fois plus de gras que de protéines dans les noix (arachides, amandes, cajous). Pour le cas spécial des pacanes, on parle même d’un faible 9 g de protéines pour un nombre record de 72 g de lipides*! Il serait donc hautement inapproprié de considérer les noix comme unique source de protéines dans un repas, ou alors le repas serait très riche en calories et entraînerait même possiblement un gain de poids, dont les effets sont connus sur la santé.
* Valeurs pour 100 g de pacanes selon le fichier canadien sur les éléments nutritifs.
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