Par Marie Julie Paradis, rédactrice en chef

Mme Brunet porte et fait entendre la voix des familles et des jeunes depuis de nombreuses années. Directrice de la Fédération québécoises des organismes communautaires Famille, elle fut, de 2013 à 2017, conseillère municipale à Montréal et responsable pour la ville des enjeux de conciliation famille-travail. Nommée femme inspirante par le magazine Châtelaine pour avoir facilité l’entrée des femmes et jeunes dans l’arène politique, elle fut également la jeune présidente de nombreuses instances dont Concertation Montréal.

Madame Brunet, qu’est-ce qui vous anime le plus dans votre tâche de directrice générale de la FQOCF?

Voilà un an que j’ai le privilège de diriger la Fédération des organismes communautaires Famille (FQOCF). Le grand mouvement des organismes communautaires Famille (OCF) du Québec et sa Fédération sont à un tournant important de leur histoire. Mon mandat est clair et en cohérence avec la volonté de nos membres, soit de positionner la FQOCF à titre d’experte-conseil auprès des décideurs et des influenceurs (politiquement et médiatiquement) ainsi que de soutenir le développement communautaire des organismes que nous accompagnons. 

Ma personnalité et mon bagage professionnel s’arriment parfaitement avec nos nouvelles orientations. Je trouve par ailleurs très stimulant de favoriser, avec mon équipe, le rayonnement des OCF et, plus que tout, de soutenir ainsi les familles du Québec. Cette mission donne un sens à mon quotidien, me permet de m’épanouir en respectant mes valeurs et de faire une différence dans nos communautés. 

Je crois à la prévention et à la proximité comme conditions de succès quand il s’agit d’agir concrètement afin que les pères, les mères et les enfants puissent avoir les outils dont ils ont besoin pour jouer activement leur rôle ou, pour notre jeunesse, d’assurer leur plein développement. 

 

La communication politique est de plus en plus un enjeu pour les OCF. Vous avez été, pendant 4 ans, conseillère municipale de la Ville de Montréal. Ces anciennes fonctions vous aident-elles dans votre rôle de DG de la FQOCF? Si oui, comment?

En fait, les habiletés et stratégies politiques ainsi que les communications sont des enjeux incontournables aujourd’hui pour une grande majorité d’organisations, et ce, en provenance de tous les milieux. Un de mes principes est que « tout est politique ». Permettez-moi, s’il vous plaît, de m’expliquer. 

Nous pensons, à tort, que seuls les politiciens font de la politique. Pourtant, dès que vous essayez de changer la société ou de l’améliorer, vous faites de la politique. Mobiliser des alliés et maximiser votre pouvoir d’influence afin de défendre vos idées sont des actions politiques. Les jeux politiques sont présents dans nos vies même si on les ignore. Certains voient négativement ceux-ci, mais utiliser ses habiletés politiques (de manière éthique) peut permettre aux communautés et aux organisations de faire de grandes avancées positives pour, dans notre cas par exemple, les familles du Québec. 

Mes années comme conseillère municipale m’ont confirmé l’importance de bien m’entourer. Personne n’est seul responsable d’un changement sociétal. Ainsi, mes anciennes fonctions m’ont permis de développer un réseau riche et diversifié qui illustre bien l’apport que peuvent avoir des gens de tous les horizons lorsqu’ils sont unis autour d’un objectif commun. Pour atteindre les objectifs qui nous interpellent, il nous faudra être rassembleurs et penser autrement. 

 

Nommez-nous un objectif que vous avez réalisé ou que vous aimeriez réaliser à court terme dans votre rôle au sein de la FQOCF?

C’est un grand privilège que de coécrire, avec une équipe engagée et hautement qualifiée, le nouveau chapitre d’une organisation aussi rassembleuse et crédible que la FQOCF! La première réalisation qui me vient en tête, pour 2019-2020, est celle d’une transition réussie vers une nouvelle structure organisationnelle et de nouvelles orientations stratégiques. 

Je suis fière de constater l’enthousiasme des directions et des intervenants en OCF envers nos défis politiques et nos positionnements stratégiques. En quelques mois, nous remarquons déjà une augmentation significative des demandes gouvernementales et partenariales concernant notre rôle d’expert-conseil. Le savoir de la FQOCF et des OCF en matière d’enjeux que vivent les familles du Québec et concernant des méthodes d’intervention innovantes est impressionnant. Il faut rendre cette expertise accessible et connue.