Par Lise Bilodeau, fondatrice et directrice générale

 

À l’origine, l’association était davantage préoccupée par la discrimination et les conditions de vie médiocres vécues par les conjoints qui devaient payer une pension alimentaire à leurs ex-épouses jusqu’à leur mort.

Ces conjoints, une fois arrivés à la retraite, se voyaient couper leur pension de moitié pour payer ladite pension alimentaire à l’ex-épouse. L’ANCQ a déjà organisé une conférence de presse sur le sujet, démontrant que des aînés vivaient sous le seuil de la pauvreté en raison de l’absence de terme de la pension alimentaire. Dans un arrêt de la Cour suprême du Canada, Boston c. Boston, il est déclaré que cette pension alimentaire versée après la retraite est une « double indemnité ». Cependant, jamais personne n’a levé le petit doigt pour mettre en œuvre cet arrêt.

Comme nous étions sollicités pour différents problèmes liés aux ruptures, nous nous sommes investis davantage avec les couples formés généralement d’hommes divorcés unis à une nouvelle conjointe, et qui désiraient refaire leur vie dans l’amour et l’harmonie et, parfois même, avoir des enfants à l’intérieur de leur nouvelle union.

Dans plusieurs cas de séparation ou de divorce, l’acharnement simultané du système judiciaire, des autorités fiscales et de l’ex-conjointe rendent la réalisation de ce rêve difficile. Il s’agit alors soit d’un enfer à vivre, soit d’un projet irréalisable pour différentes raisons telles que le harcèlement en tous genres, l’aliénation parentale, un montant de pension alimentaire pouvant dépasser le revenu brut du créancier, la violation systématique des droits de garde du père, le déménagement volontaire dans le but de soustraire les enfants au père, la violence physique exercée par l’ex-femme à l’endroit de la nouvelle conjointe et de son ex-conjoint, l’ostracisme des enfants à l’égard de la nouvelle conjointe, etc. Nous avons presque tout vu dans ce domaine.

Nous nous sommes également intéressés à la situation des pères lorsque la rupture devient dramatique. Nous avons produit de nombreux mémoires, dont les deux suivants :

1. Mémoire présenté dans le cadre des consultations publiques sur la réforme du droit de la famille (2019);

2. Commission citoyenne sur les droits de la famille (2018).

Depuis nos débuts, nous avons parcouru l’ensemble de la province de Québec. Devant les témoignages reçus des citoyens, nous avons écrit un livre qui s’intitule De l’amour à la haine!

Voilà donc un aperçu de la vie de l’ANCQ, qui soulignera ses 23 ans en novembre cette année, sans jamais avoir reçu de subvention.