Par Giulia El Dardiry, analyste – politiques et campagnes, Oxfam-Québec
Partout dans le monde, la pandémie de COVID-19 a mis en évidence l’importance du travail de soin et du travail domestique. S’occuper des enfants ou des personnes âgées, cuisiner, nettoyer, chercher de l’eau, faire du bénévolat : ce sont autant de tâches quotidiennes essentielles pour le bien-être de nos communautés et de nos économies.
Pourtant, ce travail, qui reste largement invisible et non rémunéré, est presque entièrement effectué par les femmes et les filles, principalement en raison du manque d’investissement dans les services publics et des stéréotypes néfastes qui considèrent que le travail de soin relève de la responsabilité des femmes et a moins de valeur qu’un travail rémunéré. Par conséquent, les femmes et les filles sont piégées dans la pauvreté et voient leur capacité à occuper un emploi rémunéré et à participer à l’éducation, à la vie politique et aux loisirs limitée.
En effet, nos économies sont bâties sur le dos des femmes et des filles, en particulier celles qui appartiennent à des groupes marginalisés et celles qui vivent dans la pauvreté. Oxfam estime qu’elles consacrent chaque jour 12,5 milliards d’heures aux activités de soin non rémunérées. À un salaire minimum, cela représenterait une contribution d’au moins 10 800 milliards de dollars par année à l’économie mondiale, soit plus de trois fois la valeur du secteur de la technologie.
Bien que le travail bien rémunéré soit l’un des plus importants déterminants de la sécurité économique des individus, globalement 42 % des femmes ne peuvent pas occuper un emploi rémunéré en raison de l’ampleur de leur charge de travail invisible, contre 6 % des hommes.
Pour remédier à cette situation, Oxfam, en collaboration avec ses partenaires, met en œuvre le programme WE-Care (soins et autonomisation économique des femmes) dans plus de 25 pays depuis 2013. WE-Care favorise la reconnaissance, la réduction et la redistribution du travail invisible afin de garantir que les femmes et les filles ont plus de possibilités, tout en assurant leur intégration significative dans la prise de décision. Au Québec, le programme C’est pour elles aussi mené par Oxfam-Québec encourage l’engagement des jeunes dans la lutte contre les stéréotypes discriminatoires qui entravent la capacité des femmes et des filles de faire valoir leurs compétences et leurs talents.
Pour plus d’information
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