Par Valérie Bérard, infirmière clinicienne
L’influence des milieux de garde sur la santé de nos enfants est-elle bonne ou néfaste ?
En raison des nombreux échanges et contacts liés au milieu des garderies, il est logique de croire que les enfants sont plus exposés à une foule de microbes. Toutefois, et cela est en soi une bonne nouvelle, c’est au cours des premières années de vie que le système immunitaire acquiert sa maturité. Le temps des microbes est de retour et une bonne tactique pour les affronter est d’avoir une certaine compréhension des mécanismes de la réponse immunitaire et des facteurs qui contribuent à son bon développement.
Qui ne s’est pas fait expliquer les symptômes d’une maladie d’après l’image des petits soldats qui vont au front pour combattre l’ennemi ? La métaphore est pertinente pour les enfants, mais aussi pour les grands… avec davantage de détails techniques. À la naissance, le système immunitaire est immature. Il équivaut à un jeune bataillon d’armée qui sait manier certaines armes, mais qui ne connaît pas bien ses ennemis. Un bataillon qui ne combat que rarement développera moins rapidement ses stratégies. Il aura beau manier ses armes avec brio en salle de tir, rien ne vaut l’expérience du terrain pour apprendre et se perfectionner. À l’opposé, un bataillon qui se retrouve au front de façon régulière sera plus expérimenté et plus futé. Par une meilleure connaissance de l’ennemi, il se procurera les bonnes armes et recrutera les bons spécialistes pour renforcir ses lignes de front et de défense.
Dans le même ordre d’idée, on peut comparer les vaccins à des équipes de spécialistes qui ont été recrutés en prévision de l’attaque d’un nouvel ennemi et non à la suite d’une mauvaise expérience sur le terrain. Heureusement, même le bataillon sans expérience peut s’en prévaloir !
L’hérédité joue également un rôle dans le développement de la brigade antimicrobe, dans une mesure comparable à celle d’une aptitude naturelle à exercer un sport ou à comprendre les mathématiques, indépendamment de l’énergie qu’on y met pour s’améliorer. Mais attention ! Un simple bataillon ou toute une armée, ça s’entretient ! Une bonne hygiène de vie est fondamentale dans les deux camps ! Aussi bien constitués puissent-ils être, ces soldats, en raison de leur nature, ont des besoins biopsychosociaux qui influenceront significativement leurs performances sur le terrain. Toutefois, un bataillon inexpérimenté dont on a comblé tous les besoins de façon équilibrée fera preuve de résistance, mais ne sera pas plus stratégique ni mieux outillé.
On ne peut échapper aux microbes, mais on peut s’y préparer, et en l’occurrence, mieux s’en protéger. Autrement dit, de bons comportements de santé, de bonnes nuits de sommeil, un niveau de stress acceptable de même qu’un climat familial et relationnel agréable sont le gage d’un système de défense optimal. Les vaccins représentent aussi une excellente occasion de prévenir les infections redoutables ou de graves complications qui y sont associées. Quant aux milieux de garde, ils apportent une contribution favorable dans le déve-loppement précoce du système immunitaire de la majorité des enfants qui profiteront de cette longueur d’avance pour commencer l’école mieux équipés. Avec le temps, c’est aussi tout l’entourage qui en bénéficiera. Mieux on se défend, mieux on protège son prochain. Comme les enfants ou une éponge, le système immunitaire est tout disposé à absorber, à apprendre et à s’adapter!
Pour de plus amples renseignements sur le système immunitaire, consultez :