Par Renée Harrison
Les 31 mai et 1er juin derniers, l’AEETÉE (Association des enseignantes et enseignants de technique d’éducation à l’enfance) tenait son colloque annuel sous le thème « la qualité grâce à la différence, quel beau défi! ». C’est l’occasion annuelle, pour les enseignants issus d’organisations distinctes, mais ayant des objectifs de formation communs dictés par le ministère de l’Éducation, d’échanger et de discuter sur des sujets qui sont au cœur de leur pratique éducative. C’est dans le cadre de l’atelier « le partenariat avec les responsables de service de garde en milieu familial, mythe ou réalité? » que nous avions été invités.
Le programme de ce colloque fait preuve de la diversité des sujets qui préoccupent les enseignants de ce programme, que ce soient les enjeux et les défis de la recherche en éducation à la petite enfance, la qualité éducative des services de garde en milieu scolaire, les stages, la découverte du livre et de la lecture, la formation des éducatrices à l’enfance en matière de partenariat avec les familles, la sensibilisation aux besoins particuliers liés à la dyslexie/dysorthographie, l’éducation interculturelle, les nouvelles stratégies d’enseignement, les styles d’apprentissage, ou encore le partenariat avec les responsables de service de garde en milieu familial : voilà autant de sujets pouvant susciter des commentaires et animer une discussion.
L’atelier « le partenariat avec les responsables de service de garde en milieu familial, mythe ou réalité? » a permis, grâce à un échange cordial avec des superviseurs de stage, de discuter des objectifs visés par les stages et des préoccupations liées à ceux-ci. À titre de déléguée d’associations représentant des éducatrices en milieu familial tant régies que non régies, j’ai pu entendre les préoccupations des enseignants et suggérer des pistes de solution pour un véritable partenariat.
Ainsi, la plus grande préoccupation des superviseurs, en ce qui concerne les milieux de stage, est que ceux-ci fournissent à la stagiaire les éléments nécessaires à l’acquisition des compétences liées à leurs stages, soient :
- Une cohorte stable d’enfants, et cela, de façon journalière
- Une équipe de travail
- Un environnement avec du matériel éducatif varié
- La capacité de l’éducatrice accompagnatrice d’évaluer la stagiaire.
Et la procédure courante, lorsqu’il s’agit d’attester une responsable de garde comme milieu de stage, est, selon les superviseurs, de faire appel à la bonne volonté des éducatrices via les bureaux coordonnateurs et de faire passer une entrevue téléphonique aux éducatrices disposées à recevoir des stagiaires. Résultat : les superviseurs jouent à la loterie et avouent que trop souvent, les milieux de stage en milieu familial n’offrent pas un environnement de qualité pour les stagiaires. C’est pourquoi les superviseurs utilisent les milieux familiaux comme premier lieu de stage, considérant que ceux-ci sont exploratoires, la cohorte d’étudiants considérable et les milieux de stage rares. Cette façon de faire laisse beaucoup d’éducatrices insatisfaites et rend la recherche de milieu de stage difficile.
Devant ce constat, voici les pistes de solution suggérées :
- Une sélection basée sur des critères répondant aux objectifs du stage et faite lors d’une entrevue avec l’éducatrice accompagnatrice, et non, comme le veut la coutume, par appel téléphonique.
- La tenue de journées thématiques et d’ateliers éducatifs pour les services de garde en milieu familial.
- Utiliser les associations d’éducatrices en milieu familial comme canal de communication avec leurs éduca-trices membres.
En conclusion, les superviseurs de stage, en ce qui concerne la formation en technique d’éducation à l’enfance, ont l’obligation de fournir aux étudiants stagiaires des milieux de stage de qualité qui répondent aux objectifs spécifiques du stage. Les éducatrices en milieu familial peuventrépondre à ces obligations de qualité. Mais pour que les deux protagonistes demeurent gagnants/gagnants dans cette aventure que sont les stages, la sélection des milieux de stage doit être mieux encadrée et les objectifs de formation inhérents aux stages doivent être mieux communiqués.