Par Odyle Carrier, intervenante, et Mélanie Lemière, animatrice, de la Maison de la Famille Memphrémagog
L’adage dit que ça prend tout un village pour élever un enfant. Malheureusement, que ce soit à cause d’un éloignement géographique, des grands-parents qui travaillent de plus en plus longtemps, ou encore de la pandémie qui a isolé les gens, le « village » est de moins en moins présent.
En effet, nous sommes à même de constater que les répercussions de la pandémie sont inquiétantes pour les parents, qui sont plus isolés et difficiles à rejoindre que jamais. Dans notre société de performance, où l’omniprésence des réseaux sociaux renvoie souvent à l’illusion que toutes les familles sont parfaites, les parents peuvent souvent se sentir seuls et démunis face à leur parentalité. Fatigués, souvent rongés par la culpabilité, parfois dépassés, ils apprivoisent leur nouveau rôle comme ils le peuvent.
C’est là que l’importance de la Maison de la Famille prend tout son sens! Bien sûr que les parents fréquentent nos ateliers pour participer au développement moteur, affectif et cognitif de leurs enfants, mais pas seulement ça. Une grande partie de nos membres l’admet : ils viennent à la Maison de la Famille surtout pour eux-mêmes. Pour sortir de la maison, parler à d’autres adultes, ventiler sur leur conjointe ou conjoint, le ménage qui s’accumule, la dernière nuit difficile de bébé. Mais ces discussions informelles, telles que nous les entendons quotidiennement dans nos ateliers comme le Café-Parents ou le Club Famille, en apparence superficielles ou légères, ont une fonction bien plus cruciale, soit celle de permettre aux parents de s’outiller pour affronter les défis de la parentalité et de se confronter à d’autres façons de faire que la leur. Ou encore, de développer un sentiment d’appartenance, de créer des connexions avec les autres, des liens à l’intérieur de leur communauté. De se créer leur propre village. Ils en ressortent grandis, plus sûrs d’eux.
Les résultats de ce que nous mettons en place sont généralement difficilement mesurables à long terme, mais en constatant que plusieurs années plus tard les liens sociaux qui ont été créés au sein de nos ateliers persistent malgré le fait que les familles ne fréquentent plus la Maison de la Famille, nous savons que nous pouvons célébrer une belle réussite au sein de notre
petit village.
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