Par l’équipe d’Allergies Québec

 

On associe habituellement les allergies alimentaires à la petite enfance. Ce qui est normal, car les allergies alimentaires touchent une plus grande proportion d’enfants, soit 6,7 % des 17 ans et moins. En comparaison, c’est 5,9 % des adultes qui vivent avec une allergie alimentaire au Canada¹. Bien que peu de données existent encore sur le sujet, la prévalence des allergies alimentaires diminuerait avec l’âge selon certains auteurs ². Les aînés seraient ainsi moins susceptibles de vivre avec une allergie alimentaire diagnostiquée, lorsque l’on compare à d’autres tranches d’âge.

Une chose est certaine, l’allergie alimentaire peut persister toute la vie ou, inversement, se développer à n’importe quel âge. Lorsqu’elle se développe chez la personne âgée, ses manifestations (p. ex., vomissements, diarrhées, démangeaisons, difficultés respiratoires) sont parfois confondues avec celles d’autres maladies, ce qui complique et retarde l’établissement d’un diagnostic. Ce faisant, la prévalence de l’allergie alimentaire chez les aînés pourrait être plus élevée qu’on le croit⁵.

 

Distinguer l’allergie de l’intolérance

Une allergie alimentaire est une réaction exagérée et inappropriée du système immunitaire qui se produit chez certaines personnes lorsque le corps entre en contact avec une protéine alimentaire, normalement inoffensive pour la majorité des individus. Le déclencheur de la réaction allergique est appelé allergène.

Dans le cas de l’intolérance, le système immunitaire n’est pas impliqué. La réaction est associée à un désordre métabolique. La plus connue, l’intolérance au lactose, est causée par un manque ou une absence de lactase dans le corps, soit l’enzyme responsable de la digestion du lactose présent dans le lait. Il est important de bien différencier l’intolérance au lactose et l’allergie au lait, qui sont deux conditions distinctes.

 

Connaître les allergies fréquentes, symptômes et traitement d’urgence

Une étude publiée en 2022 identifie les crustacés comme étant l’aliment le plus souvent en cause lors de réactions anaphylactiques nécessitant des soins d’urgence chez les aînés ³. Les noix, le poisson, les fruits et les légumes sont également classés parmi les allergènes alimentaires les plus fréquents dans les populations âgées ⁵. 

Soulignons que les symptômes d’une réaction allergique chez la personne âgée varient énormément et pourraient être plus légers et moins susceptibles d’évoluer vers l’anaphylaxie3,4. Toutefois, il est primordial de savoir que l’auto-injecteur d’épinéphrine demeure le traitement de choix dans la prise en charge de l’anaphylaxie. Il devrait être utilisé dès que l’on soupçonne une anaphylaxie, avant même de contacter les services d’urgence.

 

S’adapter à une nouvelle réalité

Il peut être parfois difficile de s’adapter à un nouveau diagnostic d’allergie alimentaire, quel que soit notre âge. Voici quelques pistes qui pourront vous aider :

 

Étiquetage des aliments :

  • Bien comprendre les règles concernant l’étiquetage des allergènes prioritaires.
  • Lire la liste d’ingrédients du début à la fin, et idéalement dans les deux langues, chaque fois que vous achetez un produit.
  • Éviter les produits vendus qui n’affichent pas de liste d’ingrédients.
  • S’inscrire aux rappels d’aliments du MAPAQ et de l’ACIA.

 

Contamination croisée :

  • Apprendre les règles de base sur la contamination croisée et en informer ses proches.
  • Toujours tenir compte de la mise en garde « peut contenir » lorsqu’elle se trouve sur un produit.
  • Se rappeler que la chaleur ne détruit pas les allergènes.
  • Éviter les produits en vrac, le risque de contamination étant trop important.
  • À la charcuterie et à la boulangerie, éviter de faire trancher vos aliments ou s’assurer que les appareils et ustensiles utilisés ont été bien nettoyés.
  • Laver les mains avec du savon et de l’eau pour éliminer les allergènes.
  • Nettoyer les surfaces régulièrement, surtout en cas de contact potentiel avec votre ou vos allergènes.

 

Anaphylaxie et traitement d’urgence :

  • Connaître et comprendre les mesures d’urgence.
  • Savoir reconnaître les symptômes de l’anaphylaxie et quand administrer l’auto-injecteur d’épinéphrine.
  • Se familiariser avec son auto-injecteur et s’exercer avec un dispositif de pratique.
  • Avoir en tout temps son auto-injecteur sur soi et informer ses proches de l’endroit où il se trouve.

 

Références 

  1. Gouvernement du Canada. 2020 : Recherche relative à la prévalence des allergies et des intolérances alimentaires, repérée le 15 août 2023 à https://www.canada.ca/fr/sante-canada/services/aliments-nutrition/salubrite-aliments/allergies-alimentaires-intolerances-alimentaires/programme-recherche-allergenes-alimentaires/recherche-relative-prevalence-allergies-intolerances-alimentaires.html
  2. Jensen-Jarolin, E. et S. A. F. Jensen. (2016). « Food allergies in the elderly », Annals of Allergy Asthma and Immunology, vol. 117, no 5, p. 472-475. DOI : 10.1016/j.anai.2016.08.036.
  3. Meir, L. R., et autres. (2022). « Anaphylaxis among elderly emergency department patients in a large health system in New York », Annals of Allergy Asthma and Immunology, vol. 129, no 1, p. 63-70. DOI : 10.1016/j.anai.2022.03.020.
  4. De Martinis, M., M. M. Sirufo et L. Ginaldi. (2017). « Allergy and Ageing: An old/new emerging health issue », Ageing and Disease, vol. 8, no 2, p. 162-175. DOI : 10.14336/AD.2016.0831.
  5. De Martinis, M., M. M. Sirufo, A. Viscido et L. Ginaldi. (2019). « Food allergies and ageing », International Journal of Molecular Sciences, vol. 20, no 22, p. 5580. DOI : 10.3390/ijms20225580.

 

Pour plus d'information :

1600, av. de Lorimier, bur. 330 B
Montréal (Québec)  H2K 3W5
514 990-2575 | info@allergiesquebec.ca

allergiesquebec.ca