Par GUYLAINE MOISAN, mère de Henry et Maxim
Dans la vie de tous les jours, nous sommes continuellement amenés à vivre diverses expériences, et j’ose espérer que la majorité des gens tendent à vouloir se surpasser et à avancer. Il y a des situations et des épreuves plus difficiles à surmonter, certes, mais au bout du compte, nous nous attendons souvent à un résultat, et ce, de quelque nature qu’il soit. Et bien, par définition, la performance est « le résultat, généralement remarquable, qu’on obtient aux termes d’une épreuve ».
De là, je me suis questionnée sur le cheminement de la performance. Je crois qu’il ne faut pas négliger tous les gestes et les actions à l’origine d’une réussite, car cela risque de défavoriser l’estime de soi. Je m’explique. Par exemple, une amie à moi, éducatrice de formation, m’a raconté qu’une enfant d’âge préscolaire s’efforçait à enfiler son pantalon à la garderie et, de peine et de misère, a réussi « l’épreuve ». Toutefois, le pantalon avait été mis à l’envers. L’éducatrice, témoin des efforts que la petite avait mis, l’a félicitée et encouragée malgré le fait que le résultat n’était pas celui escompté. À mon avis, la prochaine fois qu’elle tentera d’y arriver, l’enfant se rappellera des encouragements et du positif qui étaient ressortis de cette expérience.
Cette façon de miser sur les efforts déployés forge, selon moi, l’estime de soi et contribue à éloigner la notion d’échec que l’enfant peut avoir tendance à retenir au bout d’un exercice non concluant.
Il faut éviter le plus possible les phrases telles que « je n’ai pas réussi, c’est donc un échec » ! Le sentiment d’échec est sans aucun doute très dévastateur pour un enfant en bas âge. L’encouragement et le support ont toujours leur place, surtout auprès des enfants, pour qu’ils s’épanouissent pleinement et aient confiance en eux. « Tu es bon », « Tu es capable », « Tu vas réussir », « Continue », « Lâche pas » : ce sont toutes des phrases-clés motivantes et gagnantes pour l’estime de soi. J’imagine également qu’on ne le dit pas assez souvent à tous les gens qui nous entourent.
Personnellement, je n’ai pas de barème établissant à quel âge mes enfants doivent performer, mais je favorise régulièrement la motivation, l’encouragement et le soutien pour qu’ils cheminent vers la performance. Il faut bien avouer qu’à leur âge (4 ½ et 2 ½ ans), les épreuves auxquelles ils font face sont très envisageables et réalisables. En tant que parents, nous nous devons d’encadrer nos enfants et de les guider à travers les épreuves de la vie. Au fil des années, ils apprendront à se motiver eux-mêmes, à foncer et à persister pour en arriver à leurs buts et performer.
Cependant, peut-on espérer la performance en tout temps et en toute chose ? On peut l’espérer certes, mais non pas l’exiger à mon avis. C’est avec les faux bonds que nous prenons conscience des bons coups. Il est de nature humaine de se comparer et de comparer ses propres actions. Toutefois, la perfection est pratiquement impossible dans plusieurs sphères de la vie, et ce, pour n’importe quel être humain.
Bref, les facteurs contribuant à la performance sont assurément très nombreux et diversifiés, mais toujours est-il qu’il ne faut pas en négliger l’importance du cheminement global.