Par le Regroupement pour la Valorisation de la Paternité

 

 

Selon un sondage SOM commandé par le Regroupement pour la Valorisation de la Paternité (RVP) en 2022 et réalisé auprès de 2119 pères, un père québécois sur sept (13 %) ayant des enfants de 0 à 18 ans est en situation de détresse psychologique élevée et, donc, a besoin de soutien. Fait préoccupant, seulement 34 % de ces pères ont consulté une ressource d’aide au cours de l’année précédant le sondage. Ainsi, les deux tiers des pères les plus vulnérables n’ont bénéficié d’aucune aide psychosociale.

Le sondage démontre également des écarts importants entre certains groupes, alors que la proportion de pères en détresse double chez les pères à faible revenu (29 %) ou chez les pères ayant vécu une séparation récente (25 %). Parmi les autres catégories de pères avec un taux de détresse psychologique plus élevé que la moyenne, on trouve les pères célibataires (19 %), les pères anglophones (19 %), les pères allophones (17 %), et ceux ayant vécu de la violence dans l’enfance (17 %).

« Les résultats de ce sondage sont éloquents : les pères québécois peuvent avoir besoin d’aide. D’ailleurs, parmi les pères avec un indice de détresse psychologique élevé, 29 % ont indiqué avoir eu des idées suicidaires au cours de la dernière année », souligne Raymond Villeneuve, directeur général du RVP.

 

Démystifier la vulnérabilité des pères

Les données du sondage font ressortir cinq facteurs associés à une plus forte détresse.

Le fait d’avoir subi de la violence dans l’enfance – Près de six pères sur dix (58 %) disent avoir vécu de la violence (toutes formes confondues) dans leur milieu familial dans l’enfance. Si la violence physique mineure est la forme la plus fréquente (53 %), les agressions psychologiques sont mentionnées par 36 % des répondants, et la violence physique sévère, par 20 %. Par ailleurs, près d’un père sur dix (9 %) dit avoir été victime d’agression sexuelle.

Une relation coparentale négative – La proportion de pères qui se disent insatisfaits de leur relation avec leur coparent varie de 13 % à 18 %, selon les différentes composantes mesurées (communication, partage des tâches, valorisation et cohérence). Elle peut toutefois atteindre jusqu’à 35 % chez les pères monoparentaux, particulièrement ceux ayant vécu une séparation au cours des cinq dernières années.

La faible utilisation des ressources de soutien psychosocial – Si 46 % des pères disent avoir consulté un médecin ou un professionnel de la santé au cours de la dernière année, seulement 14 % disent avoir fait de même avec une ressource ou un intervenant psychosocial.

Le manque de confiance en ses habiletés parentales – Alors que la majorité des pères évalue plutôt positivement les éléments touchant à leur confiance (par exemple, le fait d’estimer avoir toutes les habiletés nécessaires pour être un bon père), en revanche, plus d’un père sur quatre (27 %) indique que les problèmes liés à l’éducation de leurs enfants sont souvent difficiles à résoudre.

L’absence d’aide de leur entourage pour les soutenir dans l’exercice de leurs responsabilités parentales – Plus de la moitié des pères sondés dit ne pas pouvoir compter, ou pouvoir rarement le faire, sur l’aide de leurs parents (59 %) ou de leurs beaux-parents (64 %) dans l’exercice de leurs responsabilités familiales. Le recours à de l’aide de la part d’autres membres de la famille ou d’amis est encore moins fréquent (respectivement 69 % et 76 % y ont peu ou pas accès).

Les résultats complets du sondage peuvent être consultés ici :
https://www.rvpaternite.org/publications/un-pere-sur-sept-a-besoin-d-aide-2022/

 


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