Par Monique Charbonneau, bénévole et secrétaire du conseil d’administration SAAI
Service d’aide à l’adaptation des immigrantes et immigrantes

 

Une journée d’automne ordinaire, il est 16 h. Un papa, une maman et leur jeune fille descendent de l’autobus en face du 1135, Grande Allée Ouest à Québec. Ils entrent dans l’édifice et se rendent à l’accueil du Service d’aide à l’adaptation des immigrants et immigrantes (SAAI) où une femme souriante leur dit : « Bonjour, je m’appelle Thereza, est-ce que vous avez rendez-vous? » Les parents semblent embarrassés, car ils ne sont pas certains d’avoir compris. Mais leur fille leur traduit immédiatement et ajoute : « Mes parents parlent espagnol, mais moi je vais à l’école à Québec depuis quelques mois et j’ai déjà commencé à apprendre le français. » Thereza la félicite. La fillette poursuit : « Mes parents sont arrivés au Québec il y a seulement quelques mois et on les a envoyés au SAAI. » Cette petite famille pourra en effet compter sur cet organisme pour une foule de services et de conseils, en toute confiance et confidentialité, grâce à des personnes compétentes, bilingues et souvent multilingues, afin d’exprimer leurs attentes peu de temps après leur arrivée dans la ville de Québec.

 

Dans un premier temps, comme l’hiver approche et qu’ils n’ont pas les moyens encore pour acheter tous les vêtements requis en cette saison froide (qui leur fait un peu peur,) une bénévole les conduit au vestiaire où ils pourront choisir tout ce qu’il faut pour faire face à l’hiver.

 

Ensuite, ils rencontrent une intervenante qui leur demande comment ils se sentent depuis leur arrivée à Québec, et ce qui est le plus urgent pour eux afin de convenir d’un accompagnement personnalisé en fonction de leurs besoins. Mis en confiance par l’accueil chaleureux lors de leur arrivée au SAAI et par les questions fort pertinentes de l’intervenante, ils sentent qu’ils peuvent aussi parler de leur arrivée à Québec, et de certaines craintes, avec une personne qui peut les comprendre.

 

« Ma femme est enceinte de quelques mois, dit le papa, et on ne sait pas encore par quoi commencer. » « Très bien, dit l’intervenante, je pourrai vous diriger vers ma collègue Épiphanie, responsable de la périnatalité. Elle vous aidera au cours des prochains mois, jusqu’à votre accouchement, madame, et même après si vous n’avez pas le soutien de votre famille à Québec. Le papa est également bienvenu à ces rencontres. » La maman réplique : « Nous n’avons actuellement aucune personne sur qui compter, mais nous aimerions un jour faire venir nos parents, car ils nous manquent beaucoup. » « Une étape à la fois, répond l’intervenante, avec le sourire, nous pourrons vous aider en temps et lieu, car il existe une possibilité de réunification familiale, mais nous ne pouvons pas le faire maintenant. Votre statut d’immigration doit être confirmé en premier, et si vous avez besoin d’accompagnement dans ces démarches, nous avons les ressources pour le faire. »

 

« Je suis anxieuse, dit la maman, et quand mon mari part travailler et que ma fille s’en va à l’école, je me sens tellement seule! » L’intervenante lui explique qu’on peut la diriger vers sa collègue Ana, qui est spécialisée en aide psychosociale et qui pourra l’aider à exprimer ses craintes et la conseiller, car elle ne sera pas la première maman immigrante qui la consulte. « Ana connaît aussi très bien le système de santé québécois, ajoute l’intervenante, et lors d’une séance d’information à ce sujet à laquelle vous et votre mari pouvez vous inscrire, vous en saurez plus sur l’ensemble des services disponibles à Québec. »

 

« Une autre chose importante, dit la maman, c’est de pouvoir parler mieux le français afin, entre autres, de faire les courses sans me sentir incompétente, d’accompagner ma fille à l’école lors des rencontres de parents et de voir le médecin ou l’infirmière pour les vaccins du bébé qui naîtra. » L’intervenante lui présente Senso, la responsable des ateliers de français dispensés au SAAI par des bénévoles dévoués et compétents. Elle lui suggère de s’inscrire immédiatement sur la liste d’attente des ateliers pour débutants, mais ajoute qu’elle pourra quitter lors de son acceptation aux cours de francisation offerts par le gouvernement du Québec. « Les personnes qui participent à nos ateliers, dit Senso, aiment beaucoup cette activité, car en plus d’y apprendre la langue officielle du Québec, ils peuvent socialiser et échanger avec d’autres nouveaux arrivants. »

 

« Cela m’aiderait beaucoup, répond la maman, car je suis à la recherche d’un emploi qui demande peu de connaissances de la langue pour le moment. Toutefois, j’ai une formation comme technicienne de laboratoire et j’aimerais bien suivre des cours complémentaires afin de pouvoir exercer cette profession à Québec. Y a-t-il quelqu’un au SAAI qui m’expliquer les démarches que je dois entreprendre, car je ne connais pas le système d’éducation québécois? » « Certainement, on verra à vous diriger vers une intervenante, mais pour le moment, j’aimerais vous présenter une collègue responsable de la prise de rendez-vous au SAAI. Elle pourra aussi vous conseiller au sujet d’organisations telles que les cégeps offrant une formation en technique de laboratoire et les centres d’aide à la recherche d’emploi, dont certains servent particulièrement les personnes immigrantes. »

 

Quelques mois ont passé. La famille est rassurée. La jeune fille est fière de son papa, qui travaille déjà, et de sa maman, qui la reconduit à l’école tous les matins et s’inscrira sous peu au cégep. Elle a plusieurs amis et amies qui marchent avec elle au retour de l’école du quartier. Ses parents s’expriment en français et progressent chaque jour. Ils ont pu rencontrer au SAAI des personnes qui ont vécu un parcours migratoire semblable, ce qui les encourage à persévérer.

 

Un an plus tard

Toujours en contact avec le SAAI, la famille reçoit régulièrement des courriels annonçant diverses activités qui permettent à chaque famille de socialiser, de rencontrer des Québécois et de sortir en famille. Ils parlent maintenant français, bébé est né, un beau garçon en santé, leur fille a amorcé une seconde année scolaire à Québec, le papa a trouvé un emploi correspondant à sa formation et la maman s’est inscrite à temps partiel à des cours au cégep. Tout cela après avoir bénéficié des précieux services du SAAI!

Ils ont choisi, cette fois, de s’inscrire à la cueillette de pommes à l’île d’Orléans. Au retour, ils sont descendus de l’autobus à Sainte-Pétronille, où ils ont pu admirer un panorama du fleuve Saint-Laurent et une vue impressionnante des chutes Montmorency.

 

Un mot de la directrice générale

« Étant immigrante, j’ai moi-même vécu le parcours d’inclusion et d’intégration sociale dans la ville de Québec et j’ai le privilège d’être entourée d’une équipe formée de personnes ayant vécu ce même parcours. L’immigration amène son lot de défis pour les familles. Derrière chaque sourire se cache souvent l’espoir en un avenir meilleur, mais aussi les doutes, les peurs, le stress et les traumas qui les animent. Immigrer, c’est savoir conjuguer ce qu’on était avec ce qu’on est pour construire ce qu’on sera : cette mosaïque harmonieuse où s’entremêlent les couleurs du pays d’origine et celles du pays de cœur. Ensemble avec mon équipe, nous œuvrons à humaniser l’immigration et à accompagner les nouveaux arrivants afin qu’ils s’intègrent plus facilement. » — Aïcha Mansoor

 

Le SAAI offre une multitude d’activités et de services, en plus de ceux décrits dans cet article. On les trouve au www.saaiquebec.org.

On peut également consulter sa page Facebook pour se tenir au courant de ses activités et obtenir d’autres informations.

 


Pour plus d'information :

1135, Grande-Allée Ouest, Suite 230
Québec (Québec) G1S 1E7
418 523-2058 |
info@saaiquebec.org

saaiquebec.org