Par Sylvain Croteau, directeur général de Sport’Aide

 

Depuis quelques années, la violence en milieu sportif frappe l'imaginaire collectif par ses histoires d'agressions sexuelles ou ses bagarres sanglantes. Pourtant, le problème est beaucoup plus complexe et nuancé. Pour une minorité trop importante d'athlètes, les sport est associé à une expérience négative, comme d'avoir vécu de la violence. La violence en milieu sportif apparaît sous plusieurs formes, dont la psychologique, qui, comme vous le verrez ci-après, constitue une part importante de ce phénomène.

Par ailleurs, la violence peut être auto-infligée (dopage, surentraînement, anorexie, etc.), relationnelle (athlètes-entraîneurs-parents-officiels) ou provenir du contexte collectif (structure et culture, tant organisationnelle, sportive que sociale). Dans tous les cas, la violence peut être de nature physique, sexuelle ou psychologique. 

 

Ainsi, selon une étude québécoise menée en 2017, de nombreux jeunes sportifs ont vécu au moins un épisode de violence dans un cadre sportif1. Et contrairement à ce qui nous est présenté dans les médias, la plus grande proportion de cette violence est de nature psychologique (79,2 %). Cela est d’autant plus inquiétant que les recherches démontrent que les conséquences de cette violence peuvent laisser des traces chez les victimes jusqu’à 36 à 40 ans plus tard. L’étude de Parent révèle aussi que 39,9 % des participants disaient avoir vécu de la violence physique et 28,2 %, de la violence sexuelle. Des chiffres évocateurs.

 

« Ce qui nous préoccupe aussi, c’est le haut taux de décrochage sportif (1 jeune sportif sur 3 chaque année) qui, en plus de priver ces jeunes d’une expérience positive, nuit et continuera de nuire davantage au recrutement ainsi qu’à la rétention de ressources susceptibles de s’engager comme bénévoles et intervenants dans la communauté sportive. Il s’agit là d’une problématique importante qui nous est régulièrement exposée », mentionne le directeur général de Sport’Aide, Sylvain Croteau.

 

Sport’Aide et la communauté sportive québécoise mobilisés

Soucieux de répondre aux besoins et à la réalité de la communauté sportive québécoise, Sport’Aide travaille depuis ses débuts avec d’importants partenaires comme Sports Québec, les fédérations sportives québécoises, les unités régionales de loisirs et de sports, le Département d’éducation physique de l’Université Laval, le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, l’Association québécoise du loisir municipal, le Réseau du sport étudiant du Québec, l’Institut national du sport du Québec, la Fédération des éducateurs et éducatrices physiques enseignants du Québec, la Ligue de hockey junior majeur du Québec, le Comité québécois pour les jeunes en difficulté de comportement, etc. 

 

« En parallèle, Sport’Aide travaille au quotidien avec les clubs et associations sportives présents sur le terrain, les municipalités, les commissions scolaires et les écoles. Autrement, nous collaborons également avec les communautés autochtones du Québec grâce aux différents partenaires tels que la Commission santé et sécurité des Premières Nations du Québec et Labrador, alors que tous ensemble nous pouvons ainsi personnaliser nos accompagnements », poursuit M. Croteau. 

 

Hors Québec, en raison de son unicité et de son approche globale, positive et inclusive qui attire l’attention, Sport’Aide a également tissé des liens et établi des collaborations avec des organisations telles que Sport pour la vie, l’IPLC (International Physical Literacy Conference), le Conseil de l’Europe et Safe Sport International. Qui plus est, Sport’Aide a notamment été invité au cours des 12 derniers mois à présenter son modèle d’intervention en Suède, en Finlande et en France.

 

Finalement, si Sport’Aide trouve essentiel de travailler en collaboration avec différents partenaires, « notre organisation trouve tout aussi important de s’adresser à l’ensemble de la communauté sportive (jeunes sportifs, parents, entraîneurs, officiels, bénévoles et administrateurs), car nous croyons que la responsabilité de prévenir et de contrer l’intimidation nous revient à tous », termine M. Croteau. C’est pourquoi, parmi ses différentes interventions, Sport’Aide a aussi pensé aux plus jeunes en publiant une série de bandes dessinées (Les aventures de Cindy) dans les revues jeunesse Les Débrouillards et Les Explorateurs. Vous pouvez consulter ces BD sur notre site! Bonne lecture!

 

1Parent, S., et autres. Interpersonal violence experienced by a sample of Quebec teenagers in the context of sport, Présentation du 15e congrès de la FEPSAC, Münster, Allemagne, juillet 2019.